Selon la galerie Hors-champ qui l’expose, “Hiroko Koshino est née en 1937, elle vit et travaille a Tokyo.Issue d’une famille renommée dans la mode et le textile, Hiroko Koshino étudie la mode au Bunka Fashion College de Tokyo, où elle gagne le 1er prix de design du Nippon Designers Club. En 1964, elle ouvre la première boutique haute-couture de Shinsaibashi, et, vers la fin des années 70, elle fonde avec des jeunes créateurs comme Kenzo Takada, Yohji Yamamoto, Tokio Kumagai ou sa soeur Junko Koshino, le TD6, qui deviendra The Tokyo Collection. C’est en 1978 que Hiroko Koshino fait son entrée fracassante dans les fashion weeks européennes (première styliste japonaise présente à l’Alta Moda de Rome), puis mondiales, où elle présente ses collections jusqu’en 1992. Elle ne s’y remet qu’en 2009, une longue absence afin de se consacrer à la peinture et à ses expositions, ainsi qu’à ses multiples collaborations artistiques avec des designers et architectes, notamment Tadao Ando.”
LCV : Vous êtes connue et reconnue à travers le monde comme créatrice de mode, on dit même de vous que vous êtes la “Coco Chanel Japonaise”, mais ce que peu de gens savent encore, c’est que la peinture est votre première passion…
Hiroko Koshino : Dans la peinture j’éprouve du plaisir à exprimer mon imaginaire de façon immédiate et solitaire. Alors que dans la mode je le fais avec l’aide de plusieurs personnes. Une contrainte de temps intervient.
LCV : Le jour où vous avez décidé de devenir peintre ?
Hiroko Koshino : Dans mon enfance. Ma famille tenait une boutique de couture. J’ai donc grandi dans le milieu de la mode, mais j’ai toujours adoré peindre.
LCV : On retrouve bien entendu dans vos œuvres des éléments qui ne sont pas sans rappeler votre culture, mais aussi des éléments inspirés de l’occident… Est-ce important pour vous de rapprocher ces deux mondes ?
Hiroko Koshino : Bien sûr. Dans la mode il faut faire énormément de dessins durant toute l’année. Il faut donc avoir les sens en éveil. Pour émouvoir et convaincre le plus grand nombre, il faut avoir un style original et unique, différent des autres designers ou des marques, qui sont si nombreux. On ne peut pas se contenter de faire comme les autres. Poursuivre son originalité signifie, pour moi, chercher à restituer dans ma création l’environnement japonais, les matières de mon pays natal, qui n’existent pas à l’étranger. Il est important d’exprimer ma personnalité forgée dans ce pays à travers mes créations.
LCV : Comment qualifieriez vous votre style ?
Hiroko Koshino : Je ne veux pas qu’il soit qualifié de “Japonesque”. Je parlerais plutôt de ” Japonesque contemporain”. Mon style de création est le résultat d’une fusion originale de ces deux univers.
LCV : Pour dessiner il vous faut …
Hiroko Koshino : Je travaille toujours en lien avec la nature. J’ai besoin de la nature et des quatre saisons du Japon, ou d’être dans un environnement qui les évoque.
LCV : Un grand maître qui vous fascine ?
Hiroko Koshino : Je n’ai pas vraiment de maître. Néanmoins, dans le passé et dans le milieu de la mode, j’étais fascinée par Chanel.
LCV : Aujourd’hui, la peinture semble reprendre le pas sur la mode, pourquoi ce choix ?
Hiroko Koshino : Je n’ai jamais considéré que ma peinture prenait le pas sur la mode. La mode est plus importante pour moi, puisque c’est l’œuvre de toute ma vie. Cependant, je suis persuadée que l’originalité de mes créations, de ce travail, prend naissance grâce à la présence de ma peinture. Actuellement, je n’ai pas de point de vente de ma collection de mode à Paris mais j’y présente mes peintures pour y ouvrir de nouvelles perspectives.
Exposition Hiroko Koshino
Jusqu’au 29 février 2012
Galerie Hors Champs
13 rue de Thorigny – Paris 3e
Journaliste depuis toujours, Julia Bouchet collabore avec LCV Magazine depuis de nombreuses années sur deux domaines : la culture et le vin (Terre de vins), mais également le Japon, et l’Art de vivre en général.
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