La perspective d’une rencontre avec le maître des bonnes manières, tintait comme un carillon farceur. C’était sans compter sur la vivacité intellectuelle de Sébastien Talon, qui transforma instantanément notre échange en élan philosophique. Et son art trop souvent considéré comme futile, repris sa place véritable : au centre du fonctionnement de nos sociétés contemporaines.
On s’attendait à ce qu’il recherche le diable dans les détails, un petit doigt trop tendu, pas assez, pas au bon moment, une fourchette mal placée, une fleur inadéquate, on craignait une formule inadaptée, des soupirs de dédain face à notre modeste éducation, la correction d’un mauvais geste, quand Sébastien Talon, sociologue et historien de formation, exprime une vision toute différente de son enseignement dispensé à La Belle École. Plutôt que la transmission intransigeante de fondamentaux sur la base de cours magistraux, ce que l’on ressent en dialoguant avec ce Monsieur bien particulier, c’est que son objectif est surtout de remettre l’humain au centre du débat. Il partage une certaine philosophie de l’existence, personnelle, construite au fil du temps, avec des références qui lui sont propres et une sensibilité étonnante aux belles choses pour cultiver des relations cordiales en toutes circonstances. Autant se haïr poliment, Sébastien Talon a forcément raison, et cette capacité à napper les choses d’un sirop participe à nos réussites professionnelles, nous le savons tous. Ainsi l’anecdote évoquée lors de l’entretien, au sujet de l’arrivée remarquée d’un stagiaire « très bien élevé », qui fera systématiquement « la différence », face à un autre du même niveau d’études, « qui n’a aucune éducation ».
Le professeur des Bonnes Manières à la Belle École insiste et souligne sur ce qui prime avant toute autre chose : la personne en tant que telle, la matière « humaine » au sein du cercle de son réseau, puis d’un ensemble plus vaste de communautés aux liens tentaculaires, divers et variés. C’est qu’il s’agit de mieux vivre ensemble, un modus operandi d’ordinaire transmis par la structure familiale, un bel héritage qui fut apparemment le sien, d’après ce qu’il confie discrètement de ses origines de l’Europe de l’Est. On sent bien que sur le terrain des bonnes manières, la notion d’intimité est cultivée avec soin, protégée dans un cocon précieux. Ce qui n’enlève rien au charme du personnage à l’allure chevaleresque qu’il défend, confortablement installé sur la banquette de la maison Boissier, située sur l’avenue Victor Hugo, à quelques minutes du quartier de l’Étoile à Paris. Un endroit que notre magazine apprécie beaucoup pour ses confiseries et autres gourmandises chocolatées, est-utile de le préciser ?
Sébastien Talon souligne le contenu de ses interventions auprès de marques prestigieuses, notamment sur le segment du Luxe, avec la pédagogie proposée aux équipes commerciales au sein des plus belles boutiques de la capitale française. Sa capacité à appréhender une clientèle internationale, anticiper ses attentes, ne pas en faire trop, ou pas assez, adopter la bonne attitude, les bons mots et surtout ne pas oublier la personne que l’on reçoit, si elle est fidèle. L’accueillir comme si c’était la première fois, quoi qu’il advienne, avec le même soin, la même délicatesse, une personnalisation toute en finesse, la même attention.
Que dire de plus ? Que l’univers du Luxe retrouve ainsi ses vraies valeurs et son humanité, en comptant sur ce type de personnes qui tissent des liens sur-mesure, adaptés à chacun, pas en série, identifiables… La grille de lecture de Sébastien Talon coïncide parfaitement à celle que Luxe Calme & Volupté Magazine défend bec et ongles depuis son lancement en 2009. Merci à la Belle École d’avoir trouvé la perle rare et de nous l’avoir présentée !
Pour prendre rendez-vous avec Sébastien Talon :
www.labelleecole.fr
Interview réalisé à la Maison Boissier :
www.maisonboissier.com
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