Galeriste et éditrice de mobilier, parisienne dans l’âme, Armel Soyer est avant tout une passionnée, une femme de défis. Le dernier en date : transformer une ancienne ferme en chalet-galerie d’art non loin de Mégève où elle est confinée avec son mari le photographe et artiste Gilles Pernet et leurs enfants. Consciente de faire partie des privilégiés en cette période kafkaïenne, et loin d’être pessimiste, elle se pose néanmoins de nombreuses questions sur ce qui nous attend après.
Instagram : @Armel.soyer & @armelsoyeralps
Web : armelsoyer.com
LCV Magazine : Comment allez-vous Armel ?
Armel Soyer : J’ai la chance que mes proches et moi-même ne soient pas touchés par le COVID-19. Nous pouvons donc affirmer que nous allons bien ! Nous avons cependant de proches amis qui ont été touchés. Ce qui nous a fait réaliser à quel point nous sommes tous concernés. Même si nous habitons en pleine nature avec le petit sentiment au départ, je dois l’avouer, que ça ne pouvait pas nous toucher.
LCV Magazine : Où êtes vous confinés ?
Armel Soyer : Reclus dans nos montagnes, dans ma ferme de rêve, le confinement est une douce prison.
LCV Magazine : Comment occupez-vous vos journées, et est-il facile pour vous de travailler à distance ?
Armel Soyer : J’en ai profité pour faire tout ce que je n’avais jamais le temps de faire – à commencer par tous ces menus travaux dans la maison qui étaient immanquablement reportés – je suis passée en mode « ménagère » – à astiquer moi-même ma maison, cuisiner des petits plats sympas 3 fois par jour pour garder le moral des troupes, me replonger dans le futur antérieur, le plus que parfait… Et les divisions à deux chiffres après la virgule, ce qui nous ramène les pieds sur terre ! Ensuite j’ai entrepris une mise à jour administrative qui en avait grandement besoin… Les galeries de Paris et Megève sont bien entendu fermés. Mais avec ma collaboratrice restée à Paris nous pratiquons comme à notre habitude le travail à distance et profitons de cette période pour faire des travaux de fond comme la mise à jour de notre base de pièces, biographies des artistes. Nous nous préparons pour ré-attaquer sur les chapeaux de roue dès que nous serons libérés. Seule incertitude qui persiste et nous interroge : que va-t-il se passer en ce qui concerne les événements prévus ? PAD , Parenthesis in Monaco. Nous n’avons aucune visibilité sur le calendrier. Mais nous en sommes tous là. Attendre de voir le bout du tunnel pour faire de nouveaux plans, il n’y a rien à faire d’autre pour l’instant. Aussi je prends régulièrement des nouvelles de mes amis et clients les plus proches pour maintenir le lien, savoir s’il sont en forme et se remonter le moral mutuellement. Bien évidemment les nouvelles dramatiques du monde entier nous attristent, mais nous essayons de rester positif sur l’issue de cette épreuve.
LCV Magazine : Quels « petits bonheurs » vous aident à tenir ?
Armel Soyer : Les petits bonheurs qui nous aident à tenir : voir la nature qui s’épanouit et le printemps se réveiller. Voir mes garçons attaquer une cabane dans les bois plutôt qu’un nouveau jeu vidéo. Entendre mes amis au téléphone qui vont mieux et qui se sortent doucement de la maladie.
Propos recueillis par notre (très) chère Carole Schmitz ;)
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