Derrière le nom de la marque Céleste Mogador se cache l’univers créatif de Pascale Nivet Bernetière, une femme devenue artiste par évidence. Pour elle, la broderie est un anxiolytique manuel. Séduite par l’univers de la célèbre danseuse de cancan du 19 ème siècle, il n’en fallu pas moins pour donner son nom à sa marque de bijoux, d’accessoires et d’objets de décoration brodés main. Son univers peut sembler farfelu, néanmoins, ses broches – de véritables petits bijoux – et ses accessoires font un tabac. Son bestseller ? L’œil qui pique notre cœur… Mais pour l’heure, la créatrice nous confie ses impressions sur son confinement !
Instagram : celeste_mogador
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Instagram : lcv_magazine
LCV Magazine : Comment allez-vous Pascale ?
Pascale Nivet-Bernetière : Je vais plutôt bien.
LCV Magazine : Où êtes vous confinée ?
Pascale Nivet-Bernetière : A Rennes, dans mon appartement.
LCV Magazine : Comment vivez-vous ce confinement ?
Pascale Nivet-Bernetière : C’est peut-être étrange, mais je le vis plutôt bien, même très bien. J’ai une aptitude à la rêverie très développée et au farniente également
LCV Magazine : Comment occupez-vous vos journées ?
Pascale Nivet-Bernetière : Je ne vois pas les jours passer, je ne m’ennuie jamais. De nature plutôt très angoissée, je ne comprends pas n’avoir en ce moment aucune angoisse. Je cuisine énormément, je me suis mise en-tête d’être une ayatollah des dumplings gyoza et autres raviolis asiatiques, mais ai également migré vers les raviolis italiens. Je cuisine, je brode, je rêve …et j’écoute beaucoup la radio… France inter essentiellement.
LCV Magazine : Professionnellement pour vous quel est l’impact de ce confinement ?
Pascale Nivet-Bernetière : A mon niveau professionnel, ça m’a fait du bien, car j’ai enfin eu le temps de me poser, de réfléchir à mes prochaines collections, sans le stress de dates et de salons à venir. Nous aurions dû être en ce moment à NEW YORK pour le LOOT, un salon qui se tient au MAD (musée des Arts et du Design) qui expose les 50 artistes, qui comptent actuellement dans la création de bijoux. Cela est tombé à l’eau….c’est dommage, autant pour la visibilité de ma marque de bijoux, qu’économiquement parlant. Il va falloir je pense, ré-imaginer la mode, arrêter de stresser les créateurs avec des deadline de folie, des salons qui nous imposent des rythmes infernaux. Donc mis à part l’aspect économique, qui n’est pas simple pour beaucoup d’entreprises, actuellement pour moi, en tant que créatrice, ça m’a donné de l’air, du temps donc moins de stress..ce qui est assez paradoxal évidemment. J’ai presque honte de le dire : j’adore le confinement !
LCV Magazine : En tant qu’artiste quel est votre regard sur le monde ?
Pascale Nivet-Bernetière : Il est très sombre, je lis beaucoup la presse, et ce que je vois se dessiner en perspective pour le futur, plus ou moins proche, est terrorisant… J’ai 3 enfants, et je suis très inquiète égoïstement, pour eux, mais également pour le devenir de l’humanité. Il faut que l’homme se recentre sur l’essentiel : se nourrir, créer, s’instruire, rire, partager, et arrêter peut être de tout monnayer… C’est très dur de regarder la télé ou d’écouter la radio, lire la presse, et de voir comment l’homme se sabote, et ce, toujours au nom du profit. Même si évidemment, étant artiste mais également chef d’entreprise, je veux que mon entreprise prospère, je ne le souhaite pas à n’importe quel prix, car j’ai un minimum d ‘éthique. De plus, pouvoir vivre de son imaginaire, est déjà assez fantastique. C’est très agréable de savoir faire des choses avec ses mains. Très jouissif, flatteur, et agréable. Je suis fière de moi et d’avoir ce ressort là. Éduquons nos enfants à faire des choses manuelles, tel que la cuisine, que réparer des objets, peindre, modeler, sculpter… Ca leur donnera des bonnes bases dans la vie. J’ose encore espérer malgré tout à un monde futur, rempli d’entraide avec des dirigeants soucieux de l’écologie et du bien être commun, sans “laissés pour compte “… Il y a tellement à faire, et à bien faire !
LCV Magazine : Quels « petits bonheurs » vous aident à tenir ?
Pascale Nivet-Bernetière : La cuisine, ma nouvelle collection de broderies que je viens juste d’imaginer, les heures de grattage de dos et de massages mutuels que mon mari et moi nous faisons tout les jours, être avec lui, parler de projets, rire, parfois s’engueuler aussi, mais se réconcilier rapidement car nous sommes assez complices. Mais comme je vous le disais précédemment, je “tiens” plutôt bien… Je ne suis pas en mood “journée de la marmotte « , et je suis une personne qui ne comprend pas le concept de l’ennui : je ne m’ennuie jamais. Le confinement m’aide, le temps ne courre plus… Enfin !
LCV Magazine : Qu’est ce qui vous manque le plus ?
Pascale Nivet-Bernetière : Le restaurant !!! En terrasse… j’en rêve !! Et aller faire un pique-nique à la plage à St Malo et ensuite aller au Bergamote dans cette même ville manger un gâteau.
LCV Magazine : Comment appréhendez vous l’après confinement ?
Pascale Nivet-Bernetière : J’appréhende que tout revienne comme si de rien n’avait été. J’espère que les gens auront réussi à faire un peu d’introspection et j’espère qu’ensemble, nous réussirons à imaginer un monde meilleur, sans laisser sur le chemin trop de dommages collatéraux. Je suis privilégiée, mais pense souvent aux personnes fragiles et qui ont peu de chance de s’en sortir face à cette situation extra, ordinaire, que nous vivons tous.
Confidences à coeur ouvert, recueillies par notre chère Carole Schmitz... <3
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