Curieuse, passionnée, exigeante, Valérie Mansis est une de ces directrices d’hotel comme il en existe (trop) peu ! Son secret : recevoir ses hôtes, quelqu’ils soient, comme à la maison, anticiper les besoins, connaitre leurs exigences, et elle le fait à merveille. Longtemps à la tête de l’hotel Saint Roch, un boutique Hôtel 5* du groupe Tournier à Courchevel, elle a eu besoin de nouveauté, de challenge… Qu’à cela ne tienne, on lui propose un projet au Monténégro, un pays qui souvent souffre d’une image négative et réellement méconnu du point de vue touristique, et elle accepte. Sitôt dit, si tôt fait, la voilà qui s’envole pour Sveti Stefan où elle inaugura en juillet dernier l’hotel Villa Geba, une adresse chic et confidentielle de 8 suites seulement. Directement impacté par la pandémie mondiale, Valérie ne s’avoue pas vaincue et profite de son confinement pour organiser « l’après » de manière différente.
Instagram : @valerie_mansis / @villagebasvetistefan
Website : www.villageba.com
LCV Magazine : Comment allez vous Valérie ?
Valérie Mansis : Étant sous le soleil du Montenegro, je vais plutôt très bien ! Après les premières 4 semaines de confinement strict suite à mon retour de voyages hors du pays le 15 Mars -date officielle du confinement ici -, j’ai été placé en quarantaine à mon domicile avec interdiction formelle de sortir. Mais étant d’un naturel plutôt actif, j’arrive à beaucoup travailler à distance pour préparer notre saison à l’hotel Villa Geba. Mais je m’octroie aussi des moments où je reste contemplative devant la beauté sauvage de la cote tout autour de moi !
LCV Magazine : Ou êtes-vous confinée ?
Valérie Mansis : A présent, à l’hôtel Villa Geba à Sveti Stefan, dans une grande suite, face à la mer adriatique, profitant des couchers de soleil majestueux que le Montenegro peut offrir chaque jour ! Donc je ne me plains pas du tout, je suis chanceuse !
LCV Magazine : Le confinement au Montenegro est il aussi strict qu’en France ?
Valérie Mansis : Il semblerait effectivement, si ce n’est qu’en plus de la limitation des déplacements à la ville dont on dépend, de l’attestation de déplacement obligatoire, de l’interdiction d’accès aux parcs et plages et de rassemblement, nous avons également le couvre-feu et la désinfection des routes – oui, oui !!). Mais toutes ces mesures s’assouplissent tous les jours un peu plus avec des phases de déconfinement bien gérées. Les Monténégrins sont plutôt disciplinés, le pays n’a pas été très touché en comparaison avec le reste du Monde et a été un des derniers de la région à rentrer en confinement. Nous ne comptons que 322 cas à ce jour et 7 décès, malheureusement.
LCV Magazine : Comment vivez-vous ce confinement ?
Valérie Mansis : Très bien car grâce à tous les supports technologiques, je reste en lien avec mon fils et mes amis. C’est primordial lorsque l’on est loin de ses proches et plus encore en ce moment. Je dois avouer que mon fils me manque beaucoup ! Mais je suis très active. Je travaille beaucoup sur les mesures sanitaires nécessaires à mettre en application dans l’industrie hôtelière et la restauration, le marketing indispensable pour notre corps de métier et la relation constante avec nos amis et invités soit par whatsapp ou en Visio-conférenceEt sur le plan personnel, je fais beaucoup de sport, que le temps m’a permis de redécouvrir et je me suis mise à la cuisine, ce qui pour moi relève de l’exploit personnel !! C’est ma petite fierté !!
LCV Magazine : Comment occupez-vous vos journées ?
Valérie Mansis : J’ai installé une routine dès le premier jour du confinement avec un réveil à 7h le matin. Je démarre avec une séance de cardio et de yoga. Puis petit déjeuner, et je me mets au travail. Je m’octroie ensuite un déjeuner tardif vers 16h, et enfin, lecture et séries télé le soir, – merci Netflix, car pour nous français vivant ici, le moins que l’on puisse dire est que l’offre -en français- de la télévision relève de la misère intellectuelle ! Mais heureusement il y a beaucoup de chaines en anglais passionnantes et différentes plate-formes avec moulte propositions de films, séries et autre documentaires. Le week end en revanche doit rester un moment différent donc changement de rythme : apéros en visio avec les amis, beaucoup de lecture, merci Kindle ! Et je profite du soleil !
LCV Magazine : Professionnellement quel est l’impact de ce confinement ?
Valérie Mansis : L’avenir paraît bien sombre pour le tourisme et l’hospitalité en général. Le Montenegro est un pays qui vit essentiellement du tourisme par conséquent… En sachant que le salaire moyen y est très bas et les prix des biens de consommation restent comparativement élevés. Il est nécessaire de soutenir cette industrie pour la survie d’une majeure partie de la population. C’est pourquoi il faut garder beaucoup de positivité et se réinventer dans ce métier afin d’offrir autre chose à notre clientèle qu’une nuit d’hôtel, ce qui a toujours été mon « motto » donc, il est nécessaire de repenser cette communication et de l’appliquer aux nouvelles tendances. Et cette nécessité ne s’applique pas seulement au Monténégro mais à toute l’industrie du tourisme à travers le monde.
LCV Magazine : Votre regard sur le monde a-t-il changé…. ?
Valérie Mansis : Certainement ! et cela conforte mes idées de changement dans mon travail, avec la création d’une charte environnementale dédiée à notre maisonSur un plan personnel aussi, avec ce besoin de renouer avec les saisons, le temps qui passe, ne pas demander plus que ce que la terre peut nous offrir. J’ai l’impression que doucement je deviens non consumériste.
LCV Magazine : Qu’est ce qui vous manque le plus ?
Valérie Mansis : Mon fils, mes amis et tous les moments épicuriens qui en découlent, un bon diner, des rires, des discussions sans fin, un bon vin mais surtout la privation de déplacement. J’ai besoin de toujours bouger et découvrir d’autres endroits, d’autres personnes, il faut toujours que je sois en éveil, j’ai besoin d’apprendre des autres, c’est pour cela que je me suis imposée des routines pour ne pas tomber dans un ennui langoureux car je pense que cela aurait été plus facile !
LCV Magazine : Comment appréhendez-vous le déconfinement ?
Valérie Mansis : Les choses pour moi se font en deux étapes. Tout d’abord la sortie de ma quarantaine, et ensuite vient le déconfinement. Je dois avouer que depuis que je peux ressortir normalement pour faire des courses… ça va bien ! mais le 1er jour de la fin de ma quarantaine, lorsque j’ai pris ma voiture, j’ai été prise de panique ! Après 28 jours, voir des êtres humains avec des masques et des gants, c’était presque surréaliste et effrayant à la fois. Ici les hôtels et restaurants réouvrent normalement le 18 Mai, donc on va pouvoir mettre les mesures en application et reprendre une vie sociale mais avec des distances ! Cela semble antinomique de mettre ces deux mots côte à côte !
LCV Magazine : Quelle est la 1ere chose que vous ferez en retrouvant « La Liberté » ?
Valérie Mansis : Être avec mes équipes ! Puis dès l’ouverture des frontières accueillir mes amis et mon fils enfin !! Sinon je crois que définitivement une petite fête un brin arrosé de vin monténégrin et/ou de rakia s’imposera ! J’espère que cela se fera le plus tôt possible !
Journaliste au sein des plus grandes rédactions de la presse féminine française, Carole Schmitz dresse pour LCV Magazine des portraits de personnalités inaccessibles (designers, artistes, comédiens…) et propose des informations exclusives.
Discussion about this post