Vous êtes-vous déjà senti déconnecté de vos actions, ou en besoin de faire plus que ce qu’il vous est demandé ? On pourrait appeler cela, la surcharge mentale et la Suède prend ce mal au sérieux. Leur solution est pourtant inscrite dans leurs gènes à savoir, le lagom (prononcé Laogom [ˈlɑːˌɡɔm]). Le lagom au travail ou dans la vie sociale, pourrait être traduit par une expression équivalente : « juste ce qu’il faut ». Similaire à l’idée de sobriété, l’intention de cet art de vivre suédois est mise en contraste avec d’autres concepts plus exubérants comme « the more, the better ». Le lagom fait d’ailleurs partie du mouvement slow life où l’on préfère la vie en pleine conscience et où l’on se détache de la pression sociale.
Il est souvent utilisé dans le monde du travail et la ô combien médiatisée Vie Équilibrée dont tout le monde rêve ces jours-ci. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien si, selon les classements de l’OCDE, la Suède est toujours dans les meilleurs pays dans le domaine de l’équilibre de vie.
D’où vient la notion de Lagom ?
À l’origine, le mot lagom viendrait de « Laget om » qui signifie « parmi le groupe ». Cette expression était utilisée à l’ère Viking (entre 793 et 1066). La vie y étant rude et difficile, on s’assurait que tout le monde avait une part égale de nourriture et/ou de bière quand elles étaient passées autour de la table. L’idée d’égalité et de groupe imprégnait donc déjà cette société nordique aux airs guerriers. Dans la Suède moderne, loin des drakkars et des raids guerriers, les Suédois l’associent avec la vie professionnelle où le rationalisme moderne est préférable à l’excès.
Comment cela se traduit-il dans un équilibre de travail – vie quotidienne ?
Dans un environnement professionnel, le lagom implique de fournir la quantité juste d’efforts pour accomplir ses tâches. Vous devez ainsi utiliser vos ressources avec modération, sans excès, ni zèle. Vous n’êtes également pas censés être surproductifs ou sousproductifs. Enfin et cela s’adresse aux plus compétitifs d’entre vous, vous ne devez pas chercher à récolter tous les lauriers. Cela priverait vos collègues ou coéquipiers de leurs chances de succès ou de contribution à la cause commune. Ici, c’est l’esprit d’équipe qui prime sur l’individu.
Pour donner une idée de quelques coutumes, envoyer des courriels après les heures de travail ou pendant les week-ends est proscrit. De même, rester trop longtemps au travail signifie que vous n’êtes pas assez efficace dans la journée – exit le “travailler plus pour gagner plus”.
C’est l’inverse de beaucoup de cultures comme au Japon, en Corée du Sud ou aux États-Unis où il est bien vu de rester après ses heures de travail. Certains vont même à venir au bureau pendant leurs vacances pour montrer son dévouement et se faire bien voir.
Pour la culture française où la réussite s’associe à l’implication dans son travail, le lagom pourrait être oppressant. Il n’empêche cependant pas d’avoir de l’ambition ou de la créativité. C’est simplement le fait de réussir ensemble et d’être modeste pour ne pas créer de malaise ou de conflit. La volonté de rechercher le consensus et le compromis plutôt que la confrontation.
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