Avis à tous les cinéphiles. Depuis le 14 février, les salles obscures projettent Vivants, le dernier long-métrage d’Alix Delaporte. Un film qui nous plonge au sein d’une rédaction journalistique en pleine ébullition. Une belle déclaration d’amour aux journalistes à la profession.
« J’ai aimé ces héros quand je les ai rencontrés. Je les trouvais courageux, drôles et émouvants », se remémore avec émotion la réalisatrice Alix Delaporte, lors de la projection de son film Vivants au cinéma UCG la Défense le 14 février dernier. Ces héros, ce sont les reporters qu’elle a rencontrés lorsqu’elle n’était encore qu’une jeune stagiaire chez Canal Plus. Gabrielle, 30 ans, interprétée par la talentueuse Alice Isaaz, intègre en tant que stagiaire une célèbre émission de reportages. En rencontrant l’équipe de grands reporters, elle va devoir trouver sa place alors même que les moyens mis à leur disposition diminuent. Passionnés par leur métier, les journalistes vont se battre pour continuer de révéler, se réinventer, s’entraider. Voici les trois grandes raisons d’aller voir Vivants d’Alix Delaporte.
Un casting 5 étoiles
La première raison : le casting. Roschdy Zem, Vincent Elbaz, Alice Isaaz, Pierre Lottin, Pascale Arbillot et Jean-Charles Clichet; autant dire que le rendu à l’écran ne pouvait être que crédible avec ce casting 5 étoiles. « Pour construire une équipe, l’intelligence n’est pas de prendre que les meilleurs dans leur domaine, mais de savoir qu’ensemble, cela va s’harmoniser », confie la réalisatrice. Il semblerait également que cette solidarité, présente dans les rédactions et qui avait marqué Alix Delaporte lors de son expérience, ait résonné dans l’esprit des comédiens.
Alice Isaaz compare d’ailleurs la complicité des personnages à celle que l’on peut retrouver sur un plateau de tournage. « Je pense que cela a fait écho à ce que l’on vit sur les tournages, c’est très intense. On vit comme une famille, c’est fort comme aventure et c’est ce que j’ai ressenti aussi dans le scénario. « , indique-t-elle. L’admiration des acteurs pour les personnages leur permet de retranscrire au plus proche le courage, la détermination et l’audace de ces derniers, presque comme un hommage. « J’ai beaucoup suivi et j’admire James Lachaux, qui a fait beaucoup de photos sur la guerre du Vietnam qui sont fascinantes. J’ai un immense respect pour les reporters. » explique Pierre Lottin. De son côté, Pascale Arbillot se félicite d’avoir obtenu ce rôle, « le seul pour lequel elle s’est battue dans sa carrière » .

Comprendre les enjeux actuels du journalisme
Le scénario de Vivants permet d’appréhender et de se rendre compte des nouveaux enjeux financiers, politiques et éditoriaux auxquels beaucoup de médias font face à l’heure actuelle. « Les gens ne veulent plus voir la mort », lance alors l’un des personnages lorsqu’un conflit éclate à l’étranger, après que la chaîne ait refusé d’accorder un budget supplémentaire pour le déplacement. Damien, alias Vincent Elbaz, un « ancien de la boîte » comme on dit, s’indigne de ce choix. « Les trois quarts de la planète sont en train de crever et lui il nous demande du fun ? », fulmine-t-il.
En réalité, ce que témoigne ce brillant long-métrage, c’est le décalage parfois contre-productif entre une équipe de passionnés, prêts à tout pour informer, filmer, découvrir, face à des producteurs, directeurs de chaînes trop éloignés de la réalité. Les comédiens parviennent à retranscrire avec brio la passion, le stress, l’empathie, l’urgence et parfois même la peur, qui régissent parfois le monde du journalisme, mais qui le motivent surtout.

« Vivants« nous plonge avec brio dans le milieu journalistique
Si Alix Delaporte dit ne pas avoir cherché à réaliser un film sur les journalistes, sa connaissance du milieu permet aux spectateurs de s’immerger, à la manière d’un documentaire, dans une rédaction en ébullition. Afin de retranscrire cette réalité de la manière la plus fidèle possible, la réalisatrice a visité différentes écoles de journalisme ainsi que les rédactions de grandes chaînes actuelles. L’objectif ? Recueillir un maximum d’informations sur la manière dont les journalistes travaillent aujourd’hui.
Grâce au personnage de Gabrielle (Alice Isaaz) qui découvre ce monde, le public devient stagiaire à son tour au sein de l’équipe. Ainsi, lorsque le rédacteur en chef, Vincent (Roschdy Zem), menace gentiment son équipe, « vous ne rentrez pas sans rien »; la salle tremble de stress, avec une envie soudaine de traverser l’écran pour les aider à tourner leur sujet. Ajoutez à cela des plans rapprochés, immersifs, parfois même en point de vue, et vous aurez l’impression de tenir vous-même la caméra.
Sorti le 14 février, comme une déclaration d’amour aux journalistes et aux reporters, ce film est doux de sincérité et percutant de vérité. Alix Delaporte est habilement parvenu à faire rimer fiction et investigation. Dans un monde en constante mutation, quoi de mieux qu’un hommage à l’information et ceux qui la transmettent pour y voir plus clair ? Bref, vous n’allez pas vous ennuyer !

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