Paris se transforme en vue des Jeux Olympiques & Paralympiques 2024 qui se dérouleront du 26 juillet au 11 août prochain. En parlant de transformation, les médailles qu’arboreront les athlètes auront un petit quelque chose en plus : la French Touch.
Après les tenues officielles de l’équipe de France pour les JO 2024, il est temps de s’intéresser aux médailles. Élément indispensable au sacre de tout athlète, plongez avec nous au cœur de la conception de ces médailles historiques. Préparez vos crampons. Prêt…Feu…Go…Partez!
La Dame de Fer participe aux JO
Qui de mieux que la célèbre Dame de Fer pour célébrer ces Jeux Olympiques et Paralympiques ? Avec près de 7 millions de visiteurs par an, elle est l’un des monuments les plus visités au monde. Pour ces Jeux, elle sera symbole de récompense pour les vainqueurs de cette édition 2024. Au centre de ces médailles se trouvent 18g de fer d’origine de la Tour Eiffel. Ce fer puddlé est sculpté en une forme d’hexagone faisant rappel au surnom que l’on donne souvent à la France. La Tour Eiffel, symbole mythique de Paris mais aussi de le France, sera donc au cœur de ces jeux. “Un clin d’œil à Pierre de Coubertin qui, contemporain de Gustave Eiffel, fut l’un des derniers à pouvoir visiter le chantier de construction de la Tour avant son ouverture”, confie Jean-François Martins, Président de la Société d’Exploitation de la Tour Eiffel.
Comme l’assure le Comité d’Organisation des Jeux de Paris 2024, le niveau d’ambition est le même pour les Jeux Olympiques et Paralympiques. La seule différence entre les médailles ? La langue et la couleur du ruban. L’inscription des médailles olympiques est en français avec un ruban bleu sobre. Les médailles paralympiques quant à elle ont une inscription en anglais et un ruban rouge profond. Les médailles partagent la même face, celle“sertie du fer de la Tour Eiffel “. Si l’emblème, le design des torches ou encore les sites de compétition sont identiques pour les deux Jeux; chacun a un récit bien singulier sur ses médailles.
Le savoir-faire français mis à l’honneur par Chaumet…
Fondée en 1780, la Maison Chaumet est une maison pionnière de la joaillerie française. Des créations de qualité attesté par Monsieur Gustave Eiffel qui leur passait de belles commandes place Vendôme. Elle devient “le premier joaillier de l’histoire des Jeux à avoir l’honneur de créer le design des médailles olympiques et paralympiques“.
Pensée comme un bijou, la médaille a été conçue au même niveau que de la haute joaillerie. La maison a misé sur trois inspirations : l’hexagone, le rayonnement et le sertissage. Au cœur de toutes les médailles, on retrouve l’hexagone, la forme du fer puddlé de la Tour Eiffel. Pour représenter le rayonnement, de fines lignes ont été frappées autour de cet hexagone. Ce rayonnement incarne la France lors de ces Jeux et les performances des athlètes. Enfin, le sertissage de la Maison Chaumet pour ses pièces de haute joaillerie, s’applique aussi sur les médailles. Ces dernières sont serties par des appendices en métal aux six coins de l’hexagone, reliant la médaille au morceau de patrimoine.
… et l’Hôtel de la Monnaie
La Maison Chaumet a donc hérité d’une mission de la plus haute importance. Cette dernière a déjà un peu d’expérience dans la réalisation de médailles. Dans les années 70, ils ont réalisé une collection autour des signes du zodiaque. L’hexagone, un motif que la maison affectionne tout particulièrement (en témoigne leur récente collection à travers le symbole impérial de l’abeille), et le rayonnement (une illustration utilisée pour le diadème triple soleil d’Irina Youssoupoff), sont deux notions chère à la maison. Chaumet a voulu les transposer sur l’ensemble des médailles. Après la réflexion vient le tour de la réalisation. Et c’est là que l’Hôtel de la Monnaie entre en jeu.
Déjà présent pour la confection des médailles en 1924, la Monnaie de Paris revient pour l’édition de Paris 2024. Une fabrication qui nécessite un savoir-faire précis et minutieux. Elle explique entre autres que les disques des médailles sont “frappés à plusieurs reprises dans une presse équipée d’un outillage, appelé coin, spécialement conçu pour faire apparaître le design imaginé par Paris 2024 et Chaumet”. Une étape parmi tant d’autres, aussi impératives les unes que les autres, afin d’obtenir ces magnifiques bijoux en or et en argent. Ces dernières sont “constituées d’un argent massif, d’une teneur de 925 millièmes (..) comme le demandent le CIO (Comité International Olympique) et l’IPC (Comité International Paralympique)”. Une médaille 100 % française, de la tête aux pieds, composée d’un ruban lui-même confectionné par des métiers à tisser installés à Saint-Étienne.
À l’origine des JO, des médailles françaises
L’histoire des médailles débute en 1896 à Athènes, lors des premiers Jeux modernes en Grèce. Du côté des médailles, c’est une conception française imaginée par le sculpteur Jules-Clément Chaplain. Mais il faut attendre 1960 pour que les athlètes récompensés reçoivent une médaille attachée avec “un ruban”. À l’époque, les médailles étaient fixées à une chaîne de feuilles de laurier. C’est aussi en 1960, durant la neuvième édition des Jeux Internationaux de Stoke Mandeville, considérés comme les premiers Jeux Paralympiques d’été, que sont décernées les premières médailles paralympiques. Au fil des années, le design des médailles s’est uniformisé.
Pour preuve, en 2004, le CIO complète le cadre imposé au design des médailles. Tony Estanguet explique que les médailles des Jeux Olympiques doivent comporter sur l’avers, “la déesse Niké, sortant du stade Panathénaïque, pour symboliser la dimension extra-sportive d’une victoire aux Jeux (..) les anneaux olympiques ainsi que les noms complets de l’édition, de la discipline ou du sport concerné.” Quant au revers, il se compose de l’emblème du Comité d’Organisation “et peut représenter l’identité visuelle de l’édition ou encore les éléments culturels du pays hôte”. Cependant, le design de celles des Jeux Paralympiques est “toujours resté plus libre”.
Le braille présent sur les médailles des Jeux Paralympiques
Cette année, les médailles olympiques ne dérogent pas aux règles en vigueur. Nous pouvons apercevoir tous les éléments imposés en 2004 avec en plus, la Tour Eiffel faisant face à l’Acropole. Les médailles paralympiques sont, quant à elles, beaucoup plus créatives, avec une représentation graphique d’une vue en contre-plongée sous la Tour Eiffel. Les mots “Paris” et “2024” encadrent les piles de la tour. Ces derniers sont inscrits en braille universel, écriture symbole de l’accessibilité et référence à Louis Braille, son inventeur français.
Les éditions des Jeux de Paris de 1900 et 1924 ont toutes les deux marqué les esprits. En 1900, les médailles des Jeux d’été sont les premières, et les seules jusqu’à ce jour, à être rectangulaires. En 1924, elles retrouvent leur forme ronde. Sur l’avers se trouve un athlète victorieux relevant son concurrent assis au sol. À leurs pieds, on découvre la représentation des anneaux olympiques sur une médaille. Cette même année, la médaille affiche sur le revers une harpe (en hommage au programme culturel des Jeux) et différents équipements sportifs (en référence à l’organisation des premiers JO d’hiver à Chamonix). Vous l’aurez compris, chaque médaille olympique à sa propre histoire. 😉
Encore étudiante à l’université, Camille Lihoreau est passionnée par le cinéma, la musique, les expositions, autrement dit tout ce qui touche à la pop culture. Plutôt “connectée” sur les réseaux sociaux, elle est toujours au courant des derniers évènements dans la capitale. En parallèle de ses études, elle est plus que ravie de partager avec vous tout ce qu’elle découvre !
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