Ce vendredi 30 août, les quatre équipes en lice pour le trophée de la Pala d’Or 2024 se sont affrontées une dernière fois dans le mythique fronton Plaza Berri de Biarritz. Une date très attendue par les protagonistes mais aussi par le public, impatients de découvrir les visages des grands vainqueurs de cette troisième édition.
Toutes les bonnes choses ont une fin. Depuis le 10 mai dernier, les canchas des Landes et du Pays basque vibrent au rythme de la Pala d’Or, la compétition en spécialité pala larga organisée par Dan Nécol. Après un lancement réussi à Seignosse, une seconde date quasi complète à Hossegor, une rencontre en blanc et rouge pendant les fêtes de Bayonne et une dernière phase de qualification à Saint-Geours de Maremne, la Pala d’Or a réinvesti l’emblématique fronton Plaza Berri de Biarritz ce vendredi 30 août pour accueillir la finale de cette édition 2024.
Une “petite” finale très disputée
Les amateurs de pelote basque se sont donnés rendez-vous à 19 heures pour assister à la “petite” finale, pour déterminer les 3e et 4e place. Pour cette première affiche de la soirée, Jagoba Madariaga et Ibai Perez affrontaient Pablo Hernan-Fusto et Iñaki Urrutia. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette troisième place a été très disputée. Pendant plus d’une heure, les deux paires ont adopté un style de jeu “plus lent mais plus technique”, comme l’a analysé Frédéric Darmaillacq, l’un des juges arbitres. Les enchaînements de pelotes entre les 4 joueurs ont séduit les spectateurs venus en nombre.
Arrivés à égalité lors des quatre premières parties (10-6 / 10-3 / 4-10 / 6-10), c’est finalement la paire Jagoba Madariaga et Ibai Perez qui s’est imposée sur le dernier set en cinq points avec le score de 2-5. Une victoire saluée par le public, dans une ambiance de fête. De quoi préparer les grands finalistes pour la suite de la soirée.
Dan Nécol et Oier Alkorta, les invaincus des qualifications
À 20h30 précises, les quatre favoris de la soirée ont fait leur entrée sur la cancha, sous un tonnerre d’applaudissements. Parmi eux, on retrouve les deux joueurs français : le Toulousain Sylvain Brefel et le Landais Dan Nécol. Chacun avait un objectif en tête : remporter enfin sa première finale pour le premier et conserver son titre pour le second. Amis dans la vie, chacun était là pour défendre les intérêts de son équipe. Et la paire Dan Nécol et Oier Alkorta partait avec un sérieux avantage puisqu’elle était invaincue pendant toute la phase de qualification.
Mais ce soir-là, le jeu en a décidé autrement. Après plus d’une heure à faire rebondir les pelotes contre le mur à gauche, Dan Nécol et Oier Alkorta ont rattrapé leur retard face à Roman Maldonado et Sylvain Brefel en décrochant une égalité : 10-6 / 10-3 / 4-10 / 6-10. Une remontée de courte durée puisque le dernier set a été remporté par leurs adversaires avec un score de 5-2. “Je pense que nous avons fait notre partie après avoir mal commencé. On a eu deux balles de matchs pour conclure cette partie mais ça s’est joué à un détail comme souvent dans le haut niveau”, analyse Dan Nécol après la défaite de son équipe.
Sylvain Brefel remporte enfin sa première finale
De son côté, Sylvain Brefel est enfin parvenu à contredire l’expression “jamais 2 sans 3”. Depuis le lancement de la Pala d’Or, le Toulousain s’était toujours hissé à la seconde marche du podium. Cette victoire, il la savoure donc tout en restant modeste : “Je suis hyper content mais avec beaucoup d’humilité. Je gagne contre Dan qui organise tout, qui laisse du jus toute la journée. Le sport de haut niveau se joue à des détails et ça se joue à 4 points à la fin.”
S’il explique être “arrivé sur la pointe des pieds”, Sylvain Brefel attendait ce fronton emblématique avec impatience : “Je savais que Plaza Berri était un fronton qui allait potentiellement bien m’aller et qu’il irait un peu moins bien à Dan. On a choisi des pelotes assez vives pour le mettre en difficulté, mettre du rebond devant ou essayer de le passer. Ça a bien fonctionné à certains moments, à d’autres non. Roman attaque beaucoup, c’est un joueur de trinquet et moi je suis un arrière qui a aussi besoin de volume. On s’est cherchés longtemps et on s’est trouvés à la fin.”
Dans son analyse post-victoire, Sylvain Brefel reconnaît que cette partie a eu un rythme saccadé. “ On commençait bien. Derrière, ils nous mettent un gros set dans le deuxième. Le troisième, ils le gagnent. Et le quatrième, on revient. C’était très saccadé et c’est ce qui a été le plus compliqué à gérer.” Et d’ajouter : “Finalement, on est quatre grosses individualités avec du caractère. Peut-être que celui qui en a le moins c’est Oier, et c’est celui qui finit le moins bien. Donc quand on a de grosses individualités comme ça sur le terrain, ça donne des parties un peu saccadées.” Interrogé sur le lieu où sera exposé son nouveau trophée, le joueur promet de lui “trouver une place dans la maison”, peut-être à côté de ses deux médailles d’or remportées lors des Championnats du monde en 2010 et 2018.
“Ma victoire reste de regrouper du monde autour de ce sport”
Si depuis la première édition de cette compétition, Dan Nécol endosse les casquettes de joueur et d’organisateur à chaque date, il n’accuse pas le coup pour autant. “Bien évidemment que ça joue sur l’influx et la concentration. Mais je ne vais pas me chercher d’excuses parce que je le sais depuis le début. Quand je rentre sur le terrain j’essaye de m’éclater et d’apprécier le moment. C’était le cas vendredi où j’étais bien physiquement même après avoir déchargé deux camions remplis de boissons et de fûts de bière, 4 heures avant d’enfiler le maillot (rires)”.
Si certains joueurs, dans n’importe quel sport, auraient tendance à ne voir que le négatif dans une défaite, lui ne retient que le positif : “Ma victoire reste de regrouper du monde autour de ce sport et de proposer des parties spectaculaires. C’est plutôt réussi je pense !” Et le pari est effectivement relevé une fois de plus. Plus de 550 personnes étaient présentes ce soir-là à Biarritz pour admirer les belles finales de pala larga qui, pour la toute première fois, se sont déroulées toutes les deux en 5 sets.
Plus de 2.500 spectateurs sur 5 dates
Sur l’ensemble de ses cinq dates, l’édition 2024 de la Pala d’Or a regroupé plus de 2.500 spectateurs. “Un régal”, précise Dan Nécol qui tient à remercier “toutes les entreprises qui ont soutenu cette compétition”, à savoir les partenaires financiers, les fournisseurs, les médias ou encore les collectivités. “Grâce à eux, l’événement est à la hauteur de mes envies”, et d’ajouter que “la force vient du groupe”. Et ce groupe ne serait rien sans un staff bien rodé, et qui sait accueillir le public dans la joie et la bonne humeur. “Je remercie aussi mon équipe de choc, la team PPF Sports, avec un clin d’œil à ma sœur Cindy, qui arrive à entrer dans mon cerveau pour piloter l’événement le jour J.”
Au vu de ces très bons chiffres, pas de doutes que la Pala d’Or n’est pas prête de s’arrêter. Si des nouveautés sont à prévoir pour la prochaine édition, le fondateur garde le secret : “Je peux juste dire qu’il me tarde déjà de commencer cette 4ème édition !” Rendez-vous donc en 2025 pour vibrer à nouveau au son des pelotes. Mais d’ici là, Dan Nécol vous invite à le suivre dans un nouveau championnat, le Sopela Pro ‘24, diffusé tous les lundis soirs sur la chaîne basque ETB. “Ça va faire plaisir de juste jouer et ne pas organiser. Se concentrer uniquement sur soi. Je vais vraiment apprécier ce moment et m’éclater sur la cancha”, conclut-il.
Journaliste plurimédia, Camille Sanchez a un attachement à l’univers de la gastronomie. À l’affût des nouvelles adresses et des tendances food, elle aime vous faire découvrir les produits de nos régions et ses producteurs. Ayant plusieurs cordes à son arc, elle vous propose également des plongées dans les festivals de musique, des focus sur des séries télé et des expositions mais vous invite aussi à découvrir la pelote basque. Une véritable touche-à-tout !