C’est un créateur multiforme. Couturier et créateur de robes et de bijoux, collectionneur de pierres et d’œuvres d’art, producteur d’événements, Eric Schaix est aussi mécène et se dit attaché à transmettre l’esprit du beau et du luxe sous toutes ses formes. Le couturier-designer a séduit plusieurs « premières dames » sur lesquelles il reste discret. Depuis 1976 il dessine et crée deux collections de Prêt à Porter et d’accessoires chaque année et a ouvert plus récemment un département Joaillerie dans son quartier général de la rue Saint Florentin.
Quelle formation avez-vous suivie ?
Je suis autodidacte, je n’ai fait aucune école. On peut dire que j’ai tout appris « sur le tas » ! Je suis passé par tous les postes dans une maison de couture, et c’est ainsi que j’ai appris mon métier. Mon patron était un styliste brillant. Avant de partir au service militaire je lui ai demandé de me faire un dessin pour m’en inspirer et apprendre à dessiner comme lui. Et lorsque je suis revenu du service militaire je dessinais comme lui. Il est décédé trois mois plus tard et je l’ai remplacé à la tête de la maison pendant quatre ans.
Quelle est votre journée type ?
Elle commence de bonne heure ! Dès cinq heures et quart du matin avec une séance de sport pendant une heure. Ensuite, je consacre une heure aux réseaux sociaux car j’ai plusieurs cordes à mon arc : je suis à la fois couturier, joaillier et je suis artiste, alors il faut que je fasse connaître toutes mes activités. J’arrive à mon bureau à huit heures et demie et je m’occupe de mes vitrines de joaillerie. Mes collaborateurs arrivent vers neuf heures, et on dispatche le travail entre les ateliers de couture, de joaillerie, le patronage et la communication. Ensuite, je m’occupe de la comptabilité. Après viennent les clients. J’ai des rendez-vous pour faire les croquis, des essayages ou bien pour la joaillerie. À midi, je n’ai jamais le temps de déjeuner ! L’après-midi se passe dans les ateliers pour la création et surtout le suivi de la joaillerie. Les après-midis passent très vite, avec les clients, les essayages, les commandes, les livraisons. Dans la soirée je refais un tour sur les réseaux sociaux, je contrôle ce qu’ont fait mes collaborateurs sur les réseaux car parfois je vois des petites erreurs, je le leur signale et puis voilà. C’est ma journée type !
Comment définiriez vous votre style ?
Un style jeune et tout à fait classique. Je ne suis pas farfelu mais je pense avoir toujours une petite avance sur les couleurs, le choix des longueurs et la « petite chose » qui peut faire la différence dans le goût du jour. Par exemple, on a parlé des franges toute cette année dans les collections… elles étaient dans mes collections de l’année dernière. Cette petite préséance m’amuse beaucoup. Mais c’est un peu normal après près de 40 ans de carrière.
Avez vous été impacté par la crise sanitaire ?
C’est une vraie catastrophe pour moi. Le mois dernier j’ai dû licencier 4 personnes parce que nous n’avons plus de travail, parce que la clientèle internationale ne se déplace plus et l’essentiel de notre clientèle vient d’au-delà de l’Europe. Et avec les nouvelles restrictions, elles ne veulent plus venir du tout ! Je ne sais pas ce qu’on va pouvoir faire.
Comment pensez-vous évoluer ?
J’ai pris la tangente très vite, dès le mois de mai j’ai ré-ouvert mes bureaux puisque nous étions fermés comme tout le monde, un mois et demi confinés. J’ai pris le contre-pas de fabriquer des masques en coton aux normes Afnor avec la petite barrette en métal et de les proposer à des entreprises, des bureaux et des sociétés en petites quantités, personnalisés avec leur logo. Ce qui fait que j’ai repris un contre-pied pour refabriquer, en dehors des robes de mariée, des robes du soir ou des robes du jour. En ce moment on fabrique des masques pour essayer d’aider tout le monde et continuer à travailler.
Informations pratiques erik-schaix.com Atelier et boutique : 6 Rue Saint-Florentin, 75001 Paris 01 42 61 19 10 IG : @erikschaixparis FB : Erik Schaix Tw : @ErikSchaix Lkn : Erik Schaix
Interview réalisée par Lilou Caillard, Mary Amélie Le Bornec, Rebecca Sclarsic, Rosario Suarez Castillo, Mathilde Liaud
Discussion about this post