« J’espère que le confinement montrera l’importance des métiers de la création. » Barbara Stratford jeune mannequin de 18 ans et Karl Bernier son manager, se confient sur leur confinement respectif. Ce sont les hasards du milieu artistique qui leur ont permis de se rencontrer et de créer ensemble leur propre chemin vers le mannequinat. On peut même parler de « coup de foudre artistique » comme le précise Karl. Malgré désormais plus d’un mois de confinement, leur relation est toujours aussi solide et leur esprit créatif bouillonne de nouveaux projets.
LCV Magazine : Après le discours du chef de l’État, quelles décisions avez-vous prises ?
Barbara : « Je me suis dis que j’allais rester. L’annonce a été claire et je voyais ça plutôt comme une forme de protection qu’une privation de liberté. Je suis chez ma sœur à la campagne, et ça me permet de pouvoir prendre l’air et de respirer. »
Karl : « Rester chez soi c’était pour moi aussi une question de protection mais aussi de solidarité. Et c’est très important de ne pas se mettre en danger mais surtout de ne pas mettre les autres en danger.
LCV Magazine : Et maintenant c’est quoi votre journée type ?
Barbara : « Il y a certaines choses qui ne changent pas. On continue de travailler, de mon côté je continue à faire du sport, à me lever assez tôt. Soit je réponds à des castings sur Skype, soit je fais un shooting à la maison car c’est un peu à la mode et sinon j’ai bien sûr plus de temps pour lire, dessiner, pour s’occuper de ses plantes. Il y a de quoi faire quand même. »
Karl : « Moi je continue à accompagner Barbara et vice versa. On échange peut-être un peu plus qu’auparavant parce qu’on est plus posé, on est moins dans la pression, courir pour des castings, des shootings etc. Mais ce temps nous permet aussi de préparer des nouveaux projets. »
LCV Magazine : Vous êtes très actifs sur les réseaux sociaux, c’est quoi aujourd’hui leur importance pour vous ?
Barbara : « De mon côté j’utilise toujours Instagram parce qu’il faut garder le rythme et le contact avec le public, mais aussi les marques, les photographes, et tous les groupes. Même si ça c’est plutôt Karl qui s’en charge. Mais il y a certains artistes avec qui on travaille et avec qui on aime garder un lien. On veut quand même montrer ce que l’on fait malgré le confinement parce que je préfère voir ça comme une manière de faire les choses différemment plutôt que les arrêter totalement. Mais c’est vrai que c’est un nouveau challenge de faire ça chez soi. Ça nous permet aussi d’explorer différents outils. Et on se rend compte que la créativité peut s’exprimer d’une autre manière.»
Karl : « Notre objectif c’est de rester visible en trouvant de nouvelles idées. Effectivement le confinement au départ ça aurait pu sembler comme quelque chose qui s’arrête donc plus de sorties, plus de shootings, plus de castings pour le cinéma. Alors qu’au final c’est tout le contraire. Mais le plus important c’est de trouver de nouvelles idées, notamment car nous sommes dans un métier où si on ne se renouvelle pas on ne peut pas se différencier.»
LCV Magazine : Justement, est-ce qu’il y a eu des projets annulés ou repoussés ?
Barbara : « J’ai eu quelques castings et shootings annulés mais la plupart ont été repoussés, donc rien n’est perdu. »
Karl : « Bien sûr il y a des projets en cours qui ont été annulés. Mais comme disait Barbara, certains ont été repoussés à une date ultérieure et le problème qui se pose c’est de connaître cette date. »
LCV Magazine : Et donc, qu’espérez-vous de l’après ? Qu’attendez-vous du post-confinement ?
Barbara : « J’espère que l’on verra l’essentiel et l’importance de notre milieu, notamment sur la construction de nouveaux projets et ce que ça représente réellement. Et aussi arrêter ce stress mineur, des problématiques que n’en sont pas, des soucis de concurrence, d’argent etc. Certes ce sont des problématiques qui sont importantes dans un projet mais on se rend compte que ce n’est pas ça le vrai problème. Il faudrait donc se concentrer sur des choses plus essentielles aux projets. C’est important que chacun fasse ce qu’il aime. Je suis peut-être trop optimiste mais j’espère que l’on pourra se focaliser plus sur ces projets qui nous tiennent à cœur. Se rendre compte aussi de ce qui nous manque vraiment et savoir pourquoi on a pu choisir un parcours artistique pour ma part. »
Karl : « J’espère tout simplement que la vie va continuer. Après je suis comme Barbara dans un métier artistique et la base de notre métier c’est la création. Et j’espère que l’on va plutôt retrouver de vraies créations et qu’on écoutera les créatifs, plutôt que se reposer sur des modes, des tendances. Donc j’espère vraiment qu’il y aura une remise en avant de la création et que le temps du confinement aura permis aux artistes de comprendre que leur rôle est de créer pour apporter du bien. »
Cet interview en binôme a été réalisé par notre cher Julien Naye
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