Artiste reconnue au Japon, aux multiples facettes, la créatrice japonaise Hiroko Koshino aime encore et toujours nous surprendre. Le Design de Textiles est l’une de ses grandes passions. Quelles que soient ses créations, elles laissent la part belle à la poésie. Pour chaque Collection, elle s’adonne avec autant d’ardeur, tant à la réalisation de ses textiles, qu’au stylisme de ses œuvres. Un Défilé de Mode est cependant trop éphémère pour révéler chaque détail de ses tissus, et pour exprimer l’univers d’une Collection. C’est la raison pour laquelle, elle adopte une nouvelle écriture : faire découvrir, toucher les matières, et ressentir le Concept de ses Collections, avec sa seconde « Exposition ART & FASHION EXHIBITION ». Elle adore Peindre, notamment au Lavis Traditionnel (dessin à l’encre de Chine), “SUMIE”. Son Concept Artistique : le “SUIBOKUGA” (dessin à l’encre de Chine), né en Chine, s’est développé avec le dogme “ZEN”. La Seule “ENCRE NOIRE” avec “UN PINCEAU”, sur un “PAPIER JAPONAIS FAIT MAIN”, exprime “TOUTES LES COULEURS ». C’est au Vietnam qu’elle s’est penchée sur le Thème de ma Vie, quand L’Orient rencontre l’Occident, mon Inspiration… Une aventure, qu’elle a voulue partager avec le plus grand nombre.
Ainsi, la deuxième Art & Fashion Exhibition de Madame Hiroko Koshino, aura lieu à Paris du 6 au 10 juillet 2011, au Musée des Arts Décoratifs, pendant la semaine de La Haute-Couture… L’exposition comprendra ses différentes expressions et concepts artistiques : la fusion des techniques traditionnelles japonaises et des techniques contemporaines occidentales, qui l’ont inspirée de par ses voyages à travers le monde. A cette occasion, l’artiste nous a accordé un tête à tête pour nous parler « Luxe, Calme & Volupté ».
Parlons « Luxe, calme & Volupté », que vous inspirent ces trois mots ?
Le mot Luxe en japonais (zeitaku) et en anglais (luxury) sont deux notions différentes pour moi. En japonais « Luxe=贅沢 » désigne l’aisance du temps dont on dispose et la tranquillité de l’esprit. En anglais « Luxe=Luxury » désigne la qualité, l’intellectualité, la perfection. « Calme » me fait toujours penser à une couleur. La couleur verte. « Volupté » survient à l’instant de l’accomplissement, au bout de durs efforts, d’un défi difficile. Comme pour le final d’une présentation de collection.
Quelle est votre définition du luxe ?
Ce n’est ni l’argent, ni le côté matériel des choses. C’est la richesse du cœur. C’est pouvoir éprouver de tout mon cœur un sentiment de gratitude envers les autres.
Quel est votre luxe?
Pouvoir disposer de suffisamment de temps. La richesse du cœur où naît le sentiment de gratitude.
Quel est le luxe dont vous ne pourriez vous passer ?
cf. réponses ci-dessus (Que mes réponses à vos questions soient satisfaisantes). Avoir un grand objectif est un luxe aussi. Résister à la pression pour atteindre la perfection demande beaucoup de courage. Ce qui me motive pour aller de l’avant, rester active, enthousiaste et passionnée !
Êtes vous plutôt calme ou plutôt agitée ?
Plutôt calme. Je suis capable d’être objective avec moi-même. Néanmoins, il m’arrive d’agir de manière agressive sans trop réfléchir pour faire bouger les choses
Qu’est ce qui pourrait vous faire sortir de vos gonds ?
Le non-respect de la vie. La vie est la chose la plus précieuse. Ou, le fait de blesser une personne.
Le mot qui vous adoucit ?
La gratitude.
Un geste pour vous calmer ?
Jouer du Shamisen. Non seulement le Shamisen, mais tous les instruments japonais ne peuvent être joués qu’avec une âme sereine.
Volupté et sensualité vont-ils de pair pour vous ?
Ils vont de pair. Quand je dessine, travaille le design, et crée, et quand l’accomplissement vient spontanément, sans intervention de réflexions intellectuelles, je ressens volupté et sensualité. Par exemple quand je fais le faufilage, ou quand je dessine, il y a des moments où mes mains travaillent automatiquement sans que je réfléchisse, je sens jaillir alors ma sensibilité et j’éprouve de la volupté et de la sensualité.
Que vous inspire le plaisir des sens ?
L’inspiration peut être ressentie intellectuellement ou jaillir de l’automatisme du travail des mains. C’est mon cas. Mon corps réagit avant tout. L’inspiration vient des choses invisibles qui deviennent visibles. Par exemple, je vois par avance la suite de ce que je suis en train de dessiner. C’est spirituel. Il s’agit de sensibilité humaine. Une sensibilité spécifique qui résonne chez les créateurs. La quelle? Je ne sais pas définir cette inspiration concrètement. Elle naît à chaque occasion.
Pensez vous qu’il faille pousser sa volupté jusqu’à la douleur pour être sûre de l’avoir goûtée toute entière ?
Je ressens la volupté après la douleur. Après des efforts profonds et intenses, même poussés jusqu’à la souffrance, je suis capable de me réjouir de la volupté qui vient par la suite.
Honoré de Balzac disait : “La volupté, comme une fleur rare, demande les soins de la culture la plus ingénieuse”. Qu’en pensez-vous ?
Il a parfaitement raison. Pour obtenir la volupté, il faut des soins, c’est à dire des efforts. L’objet créé, au-delà des douleurs physiques et spirituelles, est le résultat de la force et de l’énergie spirituelles. C’est une volupté extrême. Mais il faut accumuler non seulement les efforts qui portent leurs fruits mais aussi ceux qui sont vains. C’est en supportant la douleur et en surmontant les vicissitudes que l’on obtient cette volupté spécifique. Elle est cultivée naturellement.
Fondatrice de LCV Magazine en 2009, la journaliste Karine Dessale a toujours souhaité qu’il soit un “média papier en ligne”, et la nuance veut tout dire. A savoir, un concept revendiqué de pages à manipuler comme nous le ferions avec un journal traditionnel, puis que nous laisserions traîner sur la table du salon, avant de nous y replonger un peu plus tard… Le meilleur compliment s’agissant de LCV ? Le laisser ouvert sur le bureau de son Mac ou de son PC, avec la B-O en fond sonore, qui s’écoule tranquillement…
Discussion about this post