« Je dors depuis 6 mois », lance Jérémy Vosse, PDG de Premium Conciergerie, une société française créée il y a cinq ans qui propose de la « Haute conciergerie ». Il répond à notre question un peu plus sérieusement qu’on ne l’aurait imaginé. Sous le physique affuté de l’homme d’affaires de son temps, smartphone au bout des doigts, toujours prêt, frais et dispo, on sent l’énergie bouillonnante d’une ambition insatiable. Le regard en dit long, lui aussi. Installés autour d’une table du bar de Prince de Galles, l’un de ses partenaires hôteliers, situé sur la mythique avenue Georges V à Paris, la conversation bat son train, et l’on réalise que l’on a certainement touché sans le vouloir, un aspect symptomatique de sa vie d’homme pressé.
Toute la durée de l’entretien convoque des réponses précises, rigoureuses, en proximité mais sans familiarité, avec un professionnalisme imprégné de critères internationaux, tellement appréciable dans ce monde ultra-concurrentiel du luxe, que l’on connaît bien. Car un autre interlocuteur, peut-être moins au fait de ce type de pratique, aurait pu prendre la mouche, et considérer les répliques de Jérémy un peu vives, à certains égards. Lorsque nous les percevons comme constitutives de la posture d’un chef d’entreprise qui n’en fait pas trop, mais induit le tempo, dans ce métier atypique du service où il a plongé la tête la première il y a 5 ans.
Aussi, il explique avoir lancé l’affaire avec cinq associés au départ, dont il n’en reste que deux. Il est propriétaire de 95% du capital et parle ouvertement de son profil « besogneux ». A ses yeux sa collaboration pendant 17 ans, au sein d’un groupe dans l’industrie de la vidéo, de la musique et des jeux vidéo, ainsi que la création d’une société de nettoyage dont il demeure « sleeping partner » encore aujourd’hui, lui a permis de prendre le temps de travailler sur son projet pendant deux exercices, dont 6 mois à étudier le marché, avant de démarrer réellement l’aventure. Projet qui s’est dessiné « sur un malentendu », lors d’une soirée passée avec l’un de ses amis qui épingle la capacité de Jérémy à naturellement mettre en relation les uns avec les autres. Sollicité pour des conseils de toute sorte par son entourage, direct ou indirect, il réalise soudain qu’il n’a jamais envisagé de capitaliser ce talent. Et pourquoi pas en faire un métier ! La conciergerie sonne alors comme une évidence.
Il décide rapidement d’installer sa méthode sur le territoire du Facility management, « pas le family Office » comme il le rappelle. Un marché de la conciergerie, qui selon l’une des dernières études de l’organisme Xerfi en juillet 2019, compte 16 principaux acteurs et semble toujours plus convoité. « En témoignent les offensives récentes des groupes (…) » et les rachats successifs des marques telles que Quatre Épingles, Alfred Conciergerie citées par la publication. Dans le même temps, les observateurs ressentent le frémissement d’un nouveau mode de vie, qui même s’il concerne une clientèle très privilégiée d’utra-niche pour Premium Conciergerie, commence à entrer dans les mentalités puisque, toujours selon l’étude Xerfi, « les conciergeries digitales connaissent un véritable succès comme l’illustre la croissance d’ONE Conciergerie (ex Jobbers) qui revendique désormais plus de 100.000 bénéficiaires, soit dix fois plus que deux ans auparavant. »
Ainsi, dans ce contexte économique favorable, Jérémy Vosse a pris le contre-pied et ne souhaite surtout pas « se faire polluer par les gens de l’industrie », c’était d’ailleurs son positionnement originel. Et ça l’est resté. Deuxièmement, il revendique « ne pas aller chercher des clients, mais des fournisseurs, et des partenaires locaux ». Avec un fonctionnement en B to B to C ou en B to C, et à ce stade 150 grands comptes (footballers, cinéma, show-business et grandes marques ou palaces tels le Prince de Galles) qui peuvent chacun, représenter plusieurs interlocuteurs. L’objectif étant d’atteindre le chiffre de 400, mais ne jamais le dépasser afin de maintenir une qualité de prestation élevée. En outre, il insiste avec un brin de fierté sur l’engagement d’accuser réception leurs demandes, non pas en deux heures, comme le font la plupart des concurrents, mais en cinq minutes. Une disponibilité 24/7 et une avance de trésorerie systématique sur l’ensemble des achats, réservations, et tous les extras, c’est à dire que les clients ne sortent jamais leur carte de crédit. Nous facturons plus tard. Autre innovation dès le lancement : il instaure des échanges par WhatsApp, « parce que c’est crypté et l’application la plus pratique actuellement. Pas de mails, pas de questions / réponses à rallonge. »
On constate à cet endroit, que le niveau de service est ici appréhendé par son meilleur client, à savoir le patron lui-même. Et que Jérémy Vosse met en œuvre ses prestations en suivant les dessins d’un canevas qu’il a personnellement brodé. Rien d’étonnant alors, que Premium Conciergerie soit installée sur un roulement à bille depuis le départ, et que de tous temps, vogue bon vent !
Karine Dessale
PREMIUM
https://premium-conciergerie.com
Adresse : 10 Place Vendôme, 75001 Paris
Téléphone : 01 70 37 59 00
E-mail : contact@premium-conciergerie.com
Fondatrice de LCV Magazine en 2009, la journaliste Karine Dessale a toujours souhaité qu’il soit un “média papier en ligne”, et la nuance veut tout dire. A savoir, un concept revendiqué de pages à manipuler comme nous le ferions avec un journal traditionnel, puis que nous laisserions traîner sur la table du salon, avant de nous y replonger un peu plus tard… Le meilleur compliment s’agissant de LCV ? Le laisser ouvert sur le bureau de son Mac ou de son PC, avec la B-O en fond sonore, qui s’écoule tranquillement…
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