Kidz et Family, c’est avant toute chose le projet de deux amies psychologues, Aurélie Callet et Clémence Prompsy. Et ce postulat de départ n’est pas anodin, puisqu’il repose sur une bienveillance qu’elles imposent, et le dessin de relations interpersonnelles fondées sur le bon sens et la pacification. Autant dire : une philosophie qui met son grain de sel dans un paysage où les normes font souvent loi. Une approche rare et inspirante qui devait être soulignée par LCV Magazine, dans le contexte ultra-concurrentiel de nos sociétés actuelles, où souvent l’on se toise, on se jauge et l’on enferme nos enfants dans des cases verrouillées à double tour. Nous les avons rencontrées.
LCV Magazine : Vous avez récemment ouvert un cabinet dédié aux enfants et à leurs familles à Boulogne-Billancourt (92) : pourquoi vous associer et pourquoi ce binôme ?
Aurélie Callet : Ce projet de Kidz et Family est avant tout amical, nous étions enceintes au même moment (Ndlr : Clémence Prompsy de son 1er, Aurélie Callet de son 2ème). Nos préoccupations, nos difficultés de mamans nous ont rapprochées. Rapidement nous avons pensé que nous pouvions apporter notre aide en tant que psychologues aux parents qui rencontraient des difficultés, car nous avions des tonnes d’idées pour se faciliter la vie avec des enfants. Nous sommes toutes les deux passionnées par tout ce qui tourne autour de la parentalité et des enfants. Enfin, on nous a toujours dit, que nous étions des psychologues « pas comme les autres », alors l’idée de proposer un service inédit en France nous ressemblait.
LCV : Quels sont vos parcours respectifs ?
AC : Nous avons toutes les deux exercé longtemps dans des services de psychiatrie, en maison d’arrêt, mais aussi parallèlement, en libéral.
LCV : Qu’est-ce qui vous a amenées à imaginer ce nouveau concept thérapeutique ?
AC : Nous avons réalisé qu’un service personnalisé de psychologues au service des familles à domicile, par téléphone ou au cabinet n’existait pas. Que les parents avaient besoin de réponses et d’outils concrets à leurs difficultés. Nous rendons la psychologie accessible à tous, et de manière ludique pour les enfants afin de les impliquer de manière positive pour impulser les changements.
LCV : En quoi consiste concrètement cette démarche et qu’est-ce qui la distingue des voies plus traditionnelles ?
AC : Nous proposons du coaching familial, c’est à dire que la psychologie reste notre principal outil, mais nous prenons en compte toute la famille. Si un enfant présente des difficultés (sommeil, colères, alimentation, rivalités etc…) nous essayons de comprendre l’origine du problème en prenant en compte toute la sphère familiale. Nous sommes très claires dans nos objectifs autant auprès des parents que des enfants. Nous avons toutes les deux un vrai souci d’efficacité, notre plus grande satisfaction est de voir que les difficultés se résolvent rapidement, et que l’harmonie familiale revient vite. Les remerciements chaleureux des parents, et la fierté des enfants d’avoir atteint leurs objectifs est notre plus belle récompense chaque jour.
LCV : On parle récemment beaucoup dans les médias d’enfants et d’adolescents « bord cadre », « ingérables », avec la description de situations familiales apocalyptiques, comme si c’était totalement nouveau : qu’en pensez-vous ? Y-a-t-il un fond de vérité ?
AC : Nous pensons que la vulgarisation de l’éducation positive et bienveillante a fait culpabiliser beaucoup de parents. Cela paraît très attrayant, facile à appliquer et rempli de bon sens. Mais dans les faits à mettre en oeuvre au quotidien ce n’est pas si simple que cela. Certains parents s’y perdent, et cela implique des conséquences contre-productives, notamment s’agissant du comportement de leurs enfants. Ils se culpabilisent alors encore davantage. Nous sommes pour l’éducation bienveillante, ne pas laisser un enfant pleurer etc, mais chaque parent ne doit pas perdre son instinct (qui sera toujours le bon). Il ne faut pas confondre éducation bienveillante et éducation sans aucun cadre. Le cadre est rassurant pour l’enfant, il faut juste faire le distinguo entre éducation et autoritarisme.
LCV : Un enfant et/ou ado qui va mal, c’est forcément une famille qui va mal ? Comment accompagner son fils, sa fille vers sa vie d’adulte, tout en préservant le couple parental et sans que la cellule familiale n’explose ?
AC : Non un enfant, un ado peut ne pas aller bien pour des raisons qui lui sont propres (sa personnalité, sa sensibilité, ses copains, ses histoires d’amour, son implication dans l’école etc)… Les familles qui viennent nous voir sont impactées dans leur vie sociale, leur vie conjugale suite à un comportement de leur enfant. Par exemple un enfant qui ne dort pas depuis des mois, voir des années, ça met à mal un couple, ça fragilise ses performances au travail etc… Le plus important est de ne pas attendre que les choses s’installent trop, et de consulter, afin de trouver des solutions efficaces pour retrouver un climat familial serein.
LCV : Qu’en est-il de la multiplication des familles monoparentales ? Comment un enfant, principalement sans père, peut-il construire son identité d’homme ou de femme ?
AC : Ce qui peut aider l’enfant issu d’une famille monoparentale, est d’avoir des repères par une tierce personne du sexe du parent manquant. Cela peut-être un copain, une marraine etc.. Que l’enfant, l’ado, puisse avoir une figure masculine par exemple qui est bien investie. L’autre chose est de bien expliquer aux enfants leur histoire familiale, cela fait partie de leur parcours, et être dans la vérité est important. Il vaut mieux une vérité difficile, qu’un joli mensonge.
LCV : On lit beaucoup de littérature consacrée aux thérapies innovantes, tournées principalement sur la culture, l’amour et le soin du soi… Qu’en pensez-vous ? Est-ce le meilleur cheminement pour apprendre à vivre avec les autres ?
AC : Effectivement, et globalement pour être bien avec les autres, il faut être bien avec soi-même. Nous recontrons tellement de parents qui pris dans le tsunami de la petite enfance s’oublient totalement. Il faut dès que c’est possible prendre du temps pour soi, une famille repose sur les parents, alors il faut prendre soin de soi. Il ne faut pas s’oublier en tant que femme/ homme, en tant que couple etc. Ensuite inculquer les valeurs (si ce sont les vôtres) d’amour, de respect, et de tolérance ont bien entendu un impact sur l’enfant.
LCV : La société actuelle est elle plus violente que les précédentes et le cas échéant, quelles voies innovantes la thérapie peut-elle développer pour s’en protéger ?
AC : Le fait de pouvoir verbaliser les choses, la vulgarisation de se rendre chez un psy, permet de pouvoir désamorcer les choses plus rapidement. Ensuite au quotidien à la maison, rester vigilant sur l’utilisation d’internet, des jeux vidéos, et des réseaux sociaux.
KIDZ et FAMILY
07 61 39 79 06
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