15.000 festivaliers chanceux étaient à Brive-la-Gaillarde hier soir au Lovely Brive Festival et pourront dire “On y était”. Des sensations plein le cœur grâce à Izïa, Juliette Armanet et Shaka Ponk. Tous trois ont balancé des tonnes d’énergie charnelle jusqu’au bout de la nuit à ce public qui semblait tellement heureux. La foule avait le sourire aux lèvres.
La programmation du Lovely Brive Festival annonçait du lourd, et les Brivistes auront certainement été rassasiés d’un cocktail d’émotions, des plus fines et sensibles avec Juliette Armanet, aux plus brutes et dégoulinantes de sueur avec Shaka Ponk. Mais il est important de souligner que la réussite de la recette scénique co-dépendait de chacun des groupes, comme dans de nombreux cas, la complémentarité fonde la force du projet. Aussi, la loi du live veut qu’entre artistes, la fusée émotionnelle se construise main dans la main. Chacun dépend de l’autre et Izïa le sait bien.
Elle rappelle d’ailleurs qu’elle n’est pas revenue en Corrèze depuis ses 12 ans et demi, cachée en coulisses derrière le grand Jacques Higelin, son père. La scène est inscrite dans son ADN, papa oblige, et coule dans ses veines. Elle incarne la musique et la transpire, si présente à ses textes, le micro toujours fort serré, en fusion totale avec son groupe. La puissance rock a gommé la pop de son album, l’espace d’un live corrézien, le naturel est revenu au galop. Et le show secoue les corps et les têtes déchaînées, emportées dans son élan communicatif. “Mon coeur”, “Tristesse” ou encore “Vitesse”, puis Izïa fait place nette dans une pirouette en annonçant la suite avec ses camarades, et avec bienveillance.
Une soirée pleine d’émotions pour Juliette Armanet
Lorsque Juliette Armanet fait son entrée, l’intensité monte d’un cran. Les bras des fans s’ouvrent en grand avec le sentiment qu’il va se passer quelque chose d’unique. Intuition très vite confirmée par la star qui pointe la mélancolie avec laquelle elle se présente devant eux. Elle évoque la manière dont elle appréhende ses 10 derniers concerts, et la charge émotionnelle après une année de tournée avec son équipe qui touche à sa fin. C’est que les liens sont forcément extrêmement ténus, les Brivistes les ont d’ailleurs vus déambuler ensemble dans la rue, en pleine journée, dans le coin de la Guierle, en direction du site du festival, simples et joyeux.
Ici, sur la scène du Lovely Brive Festival, Juliette mène la danse, du bout des doigts sur son piano; invite un fan de Shaka Ponk interloqué, dans une danse qui sonne comme un défi; puis va au contact de la foule, plusieurs fois. Elle se glisse, se mélange à ceux qui l’aiment. Un piano a même été installé à l’opposé des premières places de la fosse, presqu’au fond, pour être au plus près des festivaliers du dernier rang.
Avec espièglerie, elle invite Philippe, un spectateur comme les autres. Il se retrouve assis à ses côtés au clavier, pour 20 minutes de concert privé, entouré d’une cinquantaine de privilégiés qui se sont rapprochés. Quel délice ! Les autres festivaliers suivent sur les écrans géants. En bref, une prestation géante, maîtrisée de bout en bout, à hauteur humaine, qui donne foi en l’avenir. Cette génération d’artistes évolue décidément dans une vérité bienveillante, à l’écoute des autres, qui devrait servir de gouvernail à d’autres, plus anciens. Immense bravo !
La tournée d’adieux de Shaka Ponk passe au Lovely Brive Festival
Et puis, Shaka Ponk est arrivé. Les festivaliers, plus nombreux, variés et clairement “métalleux”, se sont retrouvés en orbite. Si les 40 minutes de retard consacrées à l’installation du décor les avaient impatientés; le bonheur de retrouver le son inimitable de ce groupe à l’univers si particulier et aux dégaines futuristes tout droit sorties du film mythique “Mad Max”, a tout effacé. “I’m Picky” ou encore leur reprise de “Smell Likes Spirit”, les festivaliers ont pu revivre les plus grands tubes du groupe français qui présentait sa tournée d’adieux. Un moment riche en émotions pour tous. Et des souvenirs plein la tête comme les nombreux sauts dans le public de Frah, le chanteur de Shaka Ponk. Pour cette “Final Fucked Up Tour”, on peut regretter de ne pas réentendre une dernière fois en live certains titres à l’instar de “My Name is Stain” et “Let’s Bang”. La suite du Lovely Brive Festival, c’est ce soir pour vivre la toute dernière soirée qui s’annonce festive !
- Informations pratiques :
- Lovely Brive Festival
- Parc des 3 Provinces à Brive-la-Gaillarde
- Billets à 54€, Billets 2,3 et 4 jours disponibles également
- https://brivefestival.com/
- Pour découvrir le festival en photos et vidéos, vous pouvez nous suivre sur Instagram
Fondatrice de LCV Magazine en 2009, la journaliste Karine Dessale a toujours souhaité qu’il soit un “média papier en ligne”, et la nuance veut tout dire. A savoir, un concept revendiqué de pages à manipuler comme nous le ferions avec un journal traditionnel, puis que nous laisserions traîner sur la table du salon, avant de nous y replonger un peu plus tard… Le meilleur compliment s’agissant de LCV ? Le laisser ouvert sur le bureau de son Mac ou de son PC, avec la B-O en fond sonore, qui s’écoule tranquillement…
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