Catherine Marchal a 52 ans, elle est comédienne (magnifique) et metteuse en scène, réalisatrice talentueuse… Nous sommes très heureux de l’accueillir aujourd’hui dans LCV Magazine. Elle nous raconte son confinement.
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LCV Magazine : Comment allez-vous, Catherine ?
Catherine Marchal : Très bien ! Physiquement et moralement. Le confinement est une deuxième nature pour moi.
LCV : Comment vivez-vous votre confinement ?
Catherine Marchal : De manière extrêmement responsable. C’est mon côté soldat, très discipliné. En revanche depuis le tout début de cette crise j’ai décidé de faire davantage confiance aux médecins qu’aux politiques en restant chez moi le jour du 1er tour des municipales par exemple. Les discours hypocrites qui tournent en boucle sur nos écrans télé sont difficiles à supporter, cette incapacité à dire les vérités aux français est très décevante. On peut pardonner un manque de connaissance et d’anticipation – qui aurait pu prévoir une épidémie comme celle-ci ? – mais pas de se planquer derrière des mensonges si grossiers (“les masques arrivent”…etc.), c’est une insulte à notre intelligence et notre bon sens. A l’opposé de ces discours, les initiatives privées et la solidarité qui s’est mise en place naturellement entre voisins confinés, font chaud au cœur.
LCV : Comment vous occupez-vous ?
Catherine Marchal : Essentiellement en faisant la classe à mon fils qui est en CM2, là encore nous sommes très bien accompagnés par les enseignants, mais les journées sont très chargées. On sort le moins possible, tous les 3 jours et uniquement pour aider quelqu’un ou pour faire les courses, donc c’est sport obligatoire à la maison. Évidemment quelques films, séries et on se remet à faire la cuisine. Bizarrement il y a encore beaucoup de choses que je n’ai pas encore eu le temps de faire, rangement, lectures… Mais je crois qu’on est parti pour quelques semaines encore donc je devrais trouver de quoi m’occuper.
LCV : Est-ce que vous parvenez à travailler à distance ?
Catherine Marchal : J’avais plusieurs mises en scènes en préparation, impossible de faire des lectures ou de répéter en Skype, on a besoin d’être en face pour travailler. Les tournages prévus sont évidemment suspendus.
La seule activité possible est l’écriture, je vais pouvoir avancer sur un projet d’adaptation qui était resté en attente de temps libre.
Il faut savoir aussi que les auteurs et les metteurs en scène de spectacles vivants sont rémunérés en droits d’auteurs et n’ont plus de revenus du tout depuis la fermeture des théâtres puisqu’ils n’entrent pas dans le système du chômage des intermittents, idem pour les intermittents qui ne touchaient pas d’indemnités, les autres étant en chômage partiel toute l’année. On fera le bilan après, mais le retour à la vie normale risque d’être compliqué pour les artistes aussi.
LCV : Quels « petits bonheurs » vous aident à tenir ?
Catherine Marchal : Déjà retrouver cette notion de “petits bonheurs” : Ne pas mettre le réveil, même si finalement à 8h tout le monde est sur le pont. Les repas en famille – sans oublier ceux qui sont seuls ou à plusieurs dans des petits appartements et ceux qui sont dans la rue – le calme de la ville, entendre les oiseaux même à Paris comme si la nature nous narguait. Elle prend sa revanche et elle a bien raison.
Un entretien concocté par notre chère contributrice Carole Schmitz, que nous aimons et remercions…
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