Humoriste mais aussi comédienne, Antonia de Rendinger a plus d’un tour dans son sac. À l’occasion de la 26e édition du Festival de la fiction à La Rochelle, l’humoriste alsacienne, actuellement sur les planches et à la télévision, a été choisie pour présenter les cérémonies d’ouverture et de clôture. Un nouveau challenge que nous avons analysé avec elle au lendemain de sa prestation. Rencontre.
Depuis plusieurs jours, un vent de fictions souffle sur La Rochelle. Projections, séances de dédicaces, rencontres avec les comédiens et comédiennes ou encore conférences, autant d’événements attendus avec impatience par les festivaliers, qu’ils soient accrédités ou du grand public, lors de cette 26e édition du Festival de la fiction. Tout ce petit monde vient sur le Vieux-Port pour découvrir en avant-première, les fictions qui vont faire les beaux jours des chaînes de télévision et des plateformes ces prochains mois.
Qui dit festival, dit traditionnelles cérémonies d’ouverture et de clôture. Lors du lancement des festivités le 10 septembre dernier, 1.200 festivaliers professionnels avaient pris place dans le grand théâtre de La Coursive pour suivre attentivement la cérémonie d’ouverture orchestrée cette année par Antonia de Rendinger. Après Mathieu Madénian pour l’édition 2023, c’est au tour de l’humoriste et comédienne Alsacienne de relever le défi. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que son sens du second degré, ses punchlines et sa bonne humeur ont rapidement capté l’attention du public.
Au lendemain de sa prestation, qui a permis au public de passer des rires aux larmes (de rires), nous l’avons rencontrée dans un salon du mythique bar André. L’occasion de revenir avec elle sur ce nouveau challenge et d’en savoir plus sur son lien avec La Rochelle, une ville qu’elle connaît assez bien.
LCV Magazine : Antonia de Rendinger, vous êtes maîtresse de cérémonie pour le Festival de la fiction 2024, est-ce une première pour vous ?
Antonia de Rendinger : C’était une première dans ce contexte, devant des gens de la profession, devant mes pairs. J’ai déjà été maîtresse de cérémonie pour des festivals d’humour, dans lesquels je présente des soirées de jeunes talents. Mais là, le public est différent. Je travaille beaucoup avec des producteurs d’humour, des directeurs de festival et de salles. Cette fois-ci, c’était assez exceptionnel pour moi de jouer devant des personnes qui me connaissent sans me connaître. Il y a cette espèce de challenge d’être devant des professionnels à qui j’ai envie de plaire, forcément.
L’année dernière, Mathieu Madénian était à votre place. Vous a-t-il donné certains conseils ?
Absolument pas et en plus je l’ai croisé à Avignon cet été dans le cadre du Festival. Je ne lui ai même pas dit que j’étais maîtresse de cérémonie à sa place (rires). J’ai regardé une partie de la cérémonie de clôture de l’édition 2023 pour voir un peu l’enchaînement technique, le filage, l’espace dans la salle, etc. Je pars du principe que si on m’a choisie, c’est justement pour que je fasse différemment, que je sois en rupture par rapport à ce qui a été fait les précédentes années. Sinon, ça n’a pas de sens de faire appel à moi s’ils veulent que je fasse exactement la même chose.
Aviez-vous des appréhensions avant de monter sur scène ?
Je crois que ça fait à peu près 3 mois que j’ai des appréhensions de monter sur scène. J’ai l’air comme ça d’être plutôt détendue, mais je suis très traqueuse et j’ai besoin de ce trac comme moteur. J’ai arrêté de penser que je devais le maîtriser. Il faut plutôt que je l’utilise.
Avez-vous ce même trac avant de vous produire sur scène pour vos spectacles ?
Tout dépend toujours des enjeux. Quand je vais jouer mon spectacle dans un centre culturel en région, dans lequel il n’y a potentiellement pas de professionnels du milieu qui vont avoir un regard critique sur mon travail, je suis très détendue. Je sais que mon spectacle est bien et qu’en plus de cela, je ne me présenterais pas face à un public en étant pas prête et pas préparée. Les retombées ne sont pas pareilles quand on sait qu’il y a Télérama dans la salle, ou la presse quotidienne régionale, qui n’a pas le même regard critique et qui est bienveillante. Toute nouveauté dans l’exercice demande un peu plus d’adrénaline et de concentration.
Qu’est-ce qui vous a motivé à accepter cette offre ?
Le challenge et l’opportunité de découvrir un festival dont j’entends parler depuis des années. J’ai joué dans des séries que j’aurais bien aimé voir invitées à La Rochelle. Il faut que ce soit des séries inédites, donc selon le calendrier de production, on est plus ou moins potentiellement invité ou pas. Tous mes potes comédiens et humoristes, qui font un peu de séries, étaient à La Rochelle lors des précédentes éditions. Je me disais que c’était une super belle opportunité pour moi, une vitrine assez dingue. C’est à la fois le challenge de l’instant et ce que ça représente aussi pour moi d’aller faire découvrir mon travail aux gens du métier.
Qu’avez-vous pensé du public de cette cérémonie d’ouverture ?
Formidable ! J’ai passé une soirée géniale. Je me suis beaucoup amusée. J’ai eu le sentiment d’arriver à créer une complicité avec le public assez rapidement. Quand on est humoriste, il n’y a rien de pire qu’une traversée du désert où on sent qu’on n’arrive pas à accrocher les gens, qu’on n’arrive pas à les amener dans l’univers dans lequel on est. Ce sont des moments que j’ai déjà vécus et que je vivrais encore.
Je suis très reconnaissante quand Sonia Rolland et Stéphanie Pillonca (membres du jury) descendent de scène, qu’elles m’attrapent par le bras et qu’elles me disent que je suis géniale. J’étais hyper contente et touchée de recevoir ces petits compliments que le public n’entend pas. C’est comme si tout à coup, j’étais en plein spectacle et qu’il y avait une bonne fée qui descendait pour me dire que c’était super.
Selon vous, qu’est-ce qu’une bonne fiction ?
C’est comme un bouquin, c’est un page-turner, un truc qu’on ne peut pas quitter. Il y a plusieurs séries que je considère comme de bonnes fictions. Je pense tout d’abord au Bureau des Légendes où tout est addictif, que ce soit le jeu des comédiens, le scénario, la crédibilité de chacun. Il y a aussi la série britannique Fleabag, que je trouve d’une beauté, d’une intelligence, d’une sensibilité et d’une drôlerie. Je pense que si je voulais me fixer un objectif, ce serait d’être capable d’écrire la version française de Fleabag.
Comme je suis une très grosse consommatrice de séries, je vais ajouter dans la liste Marvelous Misses Maisel; Brooklyn Nine-Nine, Seinfeld et Friends que l’on regarde en famille; Dix pour cent et En Thérapie qui sont vraiment formidables; ou encore Poupées Russes sur Netflix, que je trouve assez incroyable. Il faut savoir que je voyage beaucoup en train et que je calibre les épisodes en fonction de la durée du trajet.
Quel est votre lien avec La Rochelle ?
C’est une ville que j’aime beaucoup. Je suis très amoureuse de la Charente-Maritime en général. Ma meilleure amie habite à Saintes, je vais souvent à Royan où j’ai joué mon spectacle dans la salle Jean Gabin. Je suis originaire de Strasbourg, mais j’ai vécu à La Réole, au sud de Bordeaux pendant environ 15 ans. Ma famille est encore dans le Bergeracois, donc on n’est pas si loin de ça de La Rochelle. Pour moi, c’est un peu le passage obligé pour aller à l’île de Ré où je viens chaque été depuis 5 ans.
J’aime beaucoup la douceur de vivre de la Charente. Je trouve qu’il y a de très jolis paysages, de la bonne nourriture et c’est vraiment une région que je connais pas mal. Quand je viens à La Rochelle,je monte dans la grande roue et je m’arrange pour louer un bateau dans le port avec mes enfants pour passer une nuit. Je trouve que c’est un peu une petite aventure. Il y a des coins de La Rochelle que j’aime bien comme le restaurant les 4 Sergents ou encore la pizzeria Ragazzi Da Peppone. Il y a plein de petits restaurants très sympas dans la rue Saint-Nicolas.
Quelle est votre actualité une fois le Festival de la fiction terminé ?
J’ai présenté mon spectacle Scènes de Corps et d’Esprit cet été au Festival d’Avignon, où on a affiché complet. On a une belle tournée qui s’annonce pour 2025 et une encore plus belle pour 2026, avec un petit passage aux États-Unis et potentiellement aussi en Polynésie française.
Il y a également le retour de Piquantes ! sur Téva, avec Nicole Ferroni, et peut-être une nouvelle formule pour moi. On est également en négociation avec une radio nationale pour proposer de nouvelles choses, donc peut-être qu’on me retrouvera à la radio. Je suis quelqu’un de très ouvert et j’espère que La Rochelle sera un autre tremplin pour de nouveaux projets.
Aimeriez-vous présenter votre spectacle à La Rochelle ?
J’adorerais. Je crois qu’on n’a pas eu de touches avec la ville de La Rochelle, mais qui sait. Je vais aller demander au sosie de Chantal Thomas à la mairie, s’il y a moyen que je m’incruste à La Coursive pour aller jouer mon spectacle (rires). En vrai, ce serait chouette.
Journaliste plurimédia, Camille Sanchez a un attachement à l’univers de la gastronomie. À l’affût des nouvelles adresses et des tendances food, elle aime vous faire découvrir les produits de nos régions et ses producteurs. Ayant plusieurs cordes à son arc, elle vous propose également des plongées dans les festivals de musique, des focus sur des séries télé et des expositions mais vous invite aussi à découvrir la pelote basque. Une véritable touche-à-tout !