Le 26 juin dernier, Sophie Rocco a accueilli la rédaction de LCV Magazine dans son studio du 18e arrondissement de Paris. L’occasion de découvrir ses œuvres inspirées par ses voyages ou encore par de nombreux artistes comme Bernard Buffet. L’artiste s’est confiée sur son rapport avec l’art en passant par ses expériences personnelles et ses perceptions changeantes sur le monde.
Sophie Rocco est une artiste avec une belle carrière accomplie derrière elle. Depuis son plus jeune âge, Sophie réalise des œuvres extraordinaires; exposées depuis longtemps dans des galeries d’art en France et dans le monde. Entrés dans son studio, nous observons sur le côté droit de la pièce, une dizaine de petites statuettes plus ou moins fines avec des visages sans expression. Au fond de la pièce, contre le mur, se trouve une table sur laquelle sont posés des stylos, des feutres, des crayons et des petits tableaux à peine achevés. Sur ses tableaux, nous remarquons également des silhouettes sans visage, intrigantes, mystérieuses et énigmatiques. Sophie nous accueille avec beaucoup de sympathie. Assez petite, avec des cheveux roux flamboyants, elle a ce regard pétillant et cette énergie qu’elle ne cesse de montrer un seul instant.
Après seulement quelques minutes d’interview, Sophie nous confie que l’art n’est pas venu immédiatement à elle comme une vocation. En fait, sa rencontre avec lui semblait purement être « un accident ». Si l’art n’était initialement pas la voie qu’elle avait choisie, il finit pourtant par s’imposer à elle. Le considérant d’abord comme « un refuge » pour s’évader du monde réel et pénétrer dans un univers plus personnel et intime; l’art devient finalement le sens de sa vie. Désormais, elle se livre corps et âme dans ses activités de peintre. Elle travaille également pour des sociétés telles que Carré d’artistes, le premier réseau de galeries d’arts contemporains au monde.
L’art, un besoin pour l’humain
Le regard toujours vif et animé, la voix confiante, Sophie Rocco évoque ses débuts dans l’art et ses souvenirs avec néanmoins un peu de nostalgie. Soulignant elle-même son caractère rebelle et atypique, elle nous dépeint le récit de sa vie avec tant de simplicité et en même temps avec des détails remplis de richesse et d’originalité. En parallèle de son histoire avec l’art, dont elle affirme avec amusement avoir « été prise à son propre piège », elle expose son intérêt pour les voyages et pour tant d’autres cultures extra européennes. L’Amérique du Nord, l’Afrique, l’Amérique du Sud et l’Europe, Sophie les a traversés et a par la même occasion, redécouvert différentes langues en dehors du français. C’est pour elle une expérience inestimable, où l’on ouvre son esprit à d’autres cultures, à d’autres visions du monde.
Des voyages à travers le monde qui ont été des sources d’inspiration pour ses œuvres, notamment la culture africaine par ses totems et ses filiformes. Toutes ces explorations de l’art, des peintures italiennes aux silhouettes fines et gracieuses africaines, ont apporté à Sophie de nouvelles perceptions sur le monde. L’art, selon elle, est un « besoin » que les gens cherchent à acquérir, peu importe sa forme : que ce soit la peinture, la musique, la danse ou le chant. Un besoin qui permet à l’être humain de « grandir et de réfléchir ». Une façon de mûrir pour toutes et tous. Sophie parle sur ce qu’elle ressent, ses impressions de la société, avec beaucoup de franchise et de clarté, et on peut le dire sans tabou. On remarque d’emblée qu’elle est très cultivée. Elle donne beaucoup d’exemples de peintres qui l’ont inspirée, que ce soient des artistes italiens ou autres.
La lumière dans les ténèbres
Originaire d’Italie, Sophie Rocco a été bercée par les peintres classiques. Dans ses œuvres, elle cherche à réconcilier la tradition et la modernité. Elle a cette volonté de s’inspirer du classique tout en y apportant son style personnel. Mais Sophie dénonce aussi la souffrance et le dégoût qu’elle a ressenti face aux génocides et aux camps de concentration. Toute cette part obscure de l’humanité qu’il ne faut pas oublier et qu’elle dépeint dans ces œuvres mystérieuses. Des créations qui nous laissent admiratifs. On imagine l’histoire derrière cette silhouette anonyme ou derrière ce cavalier à cheval visiblement en train d’effectuer un grand voyage.
Cependant, elle souhaite également mettre en avant la lumière dans ses œuvres. Pour elle, il n’existe aucun monde tout blanc ou tout noir. Il faut toujours montrer qu’il y a de la lumière lorsque tout nous semble triste et déprimant. Chez elle, il y a cette volonté manifeste de transmettre l’espoir, de ne pas se laisser aller vers un abandon de soi-même et de garder confiance en des jours meilleurs.
Maryne Giboire
Plus d’informations :
Site internet : https://www.sophierocco.com/
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