“L’aventure fédère, l’aventure engage et l’aventure nous rend meilleurs”, c’est le mantra d’Arnaud Callendret. Jeune entrepreneur, il a lancé SWEN en 2021. Le concept est simple : proposer aux entreprises des camps sauvages en pleine nature, dans la région lyonnaise, pour faire vivre aux collaborateurs, une aventure slow en mode avion.
Sur le papier, si le projet de dormir avec ses collègues de bureau sous une tente en pleine forêt, ne faisait pas forcément partie de nos priorités, on y trouve rapidement du sens. Lors du départ de la Gare de Lyon vers 7h du matin, on pense très fort à l’annonce joyeuse du projet, par la pétillante N+1, quelques semaines auparavant, en grelotant sur le quai de la gare. Puis, le rapide trajet en TGV jusqu’à Lyon, gomme la fatigue d’une nuit courte. La curiosité, l’enthousiasme de l’équipe, et la joie qui dominent, y sont certainement pour quelque chose. On laisse sa vie loin derrière soi.
Une fois à Lyon, un convoi VIP récupère les 33 collaborateurs, qui se prennent au jeu en mode Festival de Cannes. Puis, le trajet des vans noirs en file indienne, efface sur l’autoroute, les derniers freins psychologiques : l’aventure est à portée de main ! SWEN emmène le groupe à une heure de route, en pleine campagne. Avec en point de mire pour les participants, la satisfaction de sentir l’encadrement d’un staff professionnel qui gère l’organisation de A à Z.
Dans son interview vidéo pour LCV Magazine, Arnaud Callendret annonce la couleur. “Les professionnels ont besoin de moments authentiques, conviviaux et à 100% dans le partage”. Et c’est dans cet état d’esprit, allégés de toute charge mentale que l’on appréhende l’arrivée sur site. Accepter de participer au séminaire, c’est déjà répondre à un besoin de verdure. Il suffit donc de se laisser porter, en confiance. On lance les bagages au pied d’un 4×4, pour ne conserver que le minimum de ses affaires, avec soi. Un sac léger, les incontournables lunettes de soleil et une gourde, avant d’enclencher une balade de quelques kilomètres, et c’est parti pour la découverte. Ensemble, c’est tout !
Une bouffée d’oxygène en pleine nature
Ce jour là, il s’agit de suivre le département de l’EDH, un grand groupe de formation post-bac, dont les collaborateurs viennent des quatre coins de la France. 32 femmes et un seul homme sur les chemins de randonnée qui montent et descendent, en plein Beaujolais, avec des vignes à perte de vue.
C’est la rencontre d’une nature ébouriffée et sauvage, bien verte cette année, avec les lignes cultivées par l’homme, ponctuées de plants de raisins. Le dessin des haies envahissantes, est un indicateur de pleine santé du cœur de la nature. En effet, la pratique de l’installation des haies, supprimées ces dernières décennies, est encouragée par les scientifiques et géographes du monde entier. Quoiqu’il en soit, elles offrent une bouffée d’oxygène précieuse pour les citadins en goguette, parmi les champs agricoles. Le séjour qui suspend le temps de cette fine équipe, est donc apprécié à sa juste valeur.
Retour au campement, découvert par les collaborateurs après 8 kilomètres de marche grâce à une petite visite organisée par Arnaud Callendret, le fondateur de SWEN. Toilettes sèches, tentes individuelles à monter, chapiteau pour dîner à la nuit tombée, espace avec cuisine extérieure et des tables, des bancs autour du feu; l’équipement pourrait d’ailleurs accueillir les troupes plus qu’une seule nuit. Quel dommage ! On serait bien restés plus longtemps.
Mieux connaître son équipe
Après la pause, les activités se bousculent. Ludiques avec des jeux en groupe, mais également d’adresse, de survie, ou d’enquête dans les bois. Chaque étape est pensée pour créer une cohésion, convoquer des émotions enfouies, parfois rivales dans la compétition. Certaines personnalités se lancent à corps perdu dans les épreuves, d’autres plus en retrait, observent. Chacun est à sa place, considéré en tant que tel. L’occasion de mieux se connaître, dans un environnement différent.
Vient le moment du montage des tentes, afin d’organiser son lit douillet avant de penser au dîner, à la nuit tombée. Bientôt, l’obscurité compliquera tout mouvement ou déplacement. Le feu crépite et l’on s’affaire en cuisine, les lumières sont douces sur le camp, tout le monde se presse dans le chapiteau où “l’esthétique est soignée”, comme l’indique le fondateur. Il explique avoir souhaité créer une “ambiance particulière” pour ce bivouak qui constitue une virgule dans le quotidien de ses clients.. Le service est haut de gamme, attentif et souriant, sympathique et cordial, rien n’est laissé au hasard. La journée a été longue, le temps des festivités et de la détente est arrivé.
Après l’effort, le réconfort
Chacun s’installe autour des grandes tables en bois, le poêle chauffe à plein régime, la lumière chaude, pensée pour une soirée de veillée pas comme les autres. Tout est juste et beau. Rires et discussions animées, les convives savourent les mets excellents, préparés par une Cheffe surdouée. Les collaborateurs échangent leur sentiments, fulgurances professionnelles, confidences plus personnelles. C’est un bout de vie qui se tisse sous le ciel étoilé, au beau milieu de nulle part. Pourtant, la sensation est celle d’être blottis dans un cocon réconfortant, la nature est rassurante.
Légumes rôtis, viandes, desserts de grande finesse. Les fumeurs s’exfiltrent pour papoter autour du brasero, sous des couvertures mises à disposition, assis sur de longues planches de bois en guise de bancs. Ils referont le monde en musique, jusqu’à tard dans la nuit. SWEN s’impose comme créateur de souvenirs, à conserver précieusement pour les années à venir. Après une nuit reconstituante vient le rangement des tentes, en version collective, puisque les plus doués et habiles soutiennent les autres. Le travail n’est jamais loin puisqu’une réunion pour évoquer l’avenir est organisée.
Viendra l’heure du départ, après un déjeuner savoureux. Quelques ordinateurs sortent des bagages, l’injonction professionnelle reprend un peu le dessus. On pense à la tonne de mails en attente, et aux autres problématiques à résoudre sur le champ. Du trajet de retour en TGV, on ne retiendra pas grand chose, sauf la sensation de revenir de très loin, et d’avoir perdu la notion du temps grâce à cette expérience unique. Résolument moderne et dans l’air du temps, le tourisme slow et écologique du camp SWEN offre une véritable parenthèse de calme et de ressourcement. “J’ai trouvé que c’était un moment rare de déconnexion, pour se reconnecter les un(e)s aux autres”, confie Caroline de K., dans un sourire.
Dans une société où tout va à mille à l’heure, cette proposition encourage les professionnels à mieux se connaître, que lorsqu’ils se croisent deux minutes dans un couloir. C’est une nouvelle façon de considérer le Team Building, plus respectueuse de l’environnement et axée sur l’authenticité des expériences, sans se presser. Reste à souligner qu’il faut la vision “out of the box” d’une manageuse éclairée, qui regarde sa team avec bienveillance et entre les lignes, pour que ce type d’expérience existe !
Fondatrice de LCV Magazine en 2009, la journaliste Karine Dessale a toujours souhaité qu’il soit un “média papier en ligne”, et la nuance veut tout dire. A savoir, un concept revendiqué de pages à manipuler comme nous le ferions avec un journal traditionnel, puis que nous laisserions traîner sur la table du salon, avant de nous y replonger un peu plus tard… Le meilleur compliment s’agissant de LCV ? Le laisser ouvert sur le bureau de son Mac ou de son PC, avec la B-O en fond sonore, qui s’écoule tranquillement…